contaminationFaut-il craindre les melons Lidl gorgés aux pesticides ?

Faut-il craindre les melons Lidl gorgés aux pesticides ?

contaminationLa marque de hard discount s’est rendu compte que les melons charentais commercialisés contenaient un taux trop élevé de pesticides. Résultat : les produits vendus entre le 10 et le 29 juin dans quatre départements du Sud-Ouest sont rappelés
O.O

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L'essentiel

  • Dans 150 supermarchés Lidl du Sud-Ouest, des taux de résidus de pesticides au-dessus de la limite ont été relevés sur des melons charentais.
  • En conséquence, des melons Lidl achetés dans le Lot-et-Garonne, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gironde du 10 au 29 juin ont été rappelés pour éviter tout risque sanitaire.
  • A quels risques les consommateurs sont-ils exposés ? Éléments de réponse avec le médecin nutritionniste Arnaud Cocaul.

L’été, sa chaleur, ses grillons, et… Ses melons. Pour les amateurs de ce fruit juteux, les premières dégustations ont pu paraître indigestes. Surtout s’ils ont été achetés chez Lidl. L’enseigne de hard discount a rappelé les melons charentais vendus dans ses magasins de quatre départements du Sud-Ouest (Lot-et-Garonne, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gironde) entre le 10 et le 29 juin. La raison ? De trop grosses quantités de « flonicamide », un pesticide anti-pucerons, ont été détectées.

C’est quoi ce pesticide ? A quels risques les consommateurs sont-ils exposés ? Éléments de réponse avec Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Qu’est-ce-que le flonicamide ?

Comme le détaille l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire nationale (Anses) sur son site, le flonicamide est un « aphicide systémique ». En gros, un insecticide chimique qui « inhibe rapidement le comportement d’alimentation des pucerons et permet de lutter [contre eux] sur une longue période ».

L’Agence classe le produit au niveau élevé de risque pour « la santé humaine et l’environnement ». Ce pesticide est potentiellement cancérigène, mis « les résultats des études ne permettent pas de tirer des conclusions et d’évaluer pleinement le risque chez l’humain », constate l’Anses.

Combien de consommateurs sont concernés et à quels risques sanitaires s’exposent-ils ?

« Le rappel des melons Lidl concerne 150 supermarchés situés dans le sud de la France », a indiqué le groupe dans un communiqué. Près de 3.500 melons ont été vendus pendant la période à surveiller, et le rappel « est le résultat d’une analyse volontaire et approfondie ». La procédure de rappel prendra fin le 17 juillet prochain.

Les consommateurs sont appelés à ne pas manger ces fameux melons, et, soit à les jeter, soit à les rapporter en magasin pour un remboursement. Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste, se veut tout de même rassurant. « Dans le melon, on ne mange pas l’écorce, et les pesticides sont plutôt massés sur l’écorce. Oui, il y a des risques, mais il faudrait racler la peau du melon pour être totalement exposé. Il n’y a pas de légitimité à boycotter le melon cet été. »

L’an dernier, UFC-Que choisir avait dressé un classement des fruits et légumes sur son site. Pour les melons, la fréquence de contamination par un résidu à risque s’élevait à 57,1 %, ce qui le placait en 18e position des fruits, légumes ou condiments à risque, loin derrière la cerise (91,9 %).

Pour au moins une molécule incluse dans la substance, l’Anses notait en 2021 l’existence de données pouvant suggérer son caractère perturbateur endocrinien, comme le rappelle l’association de consommateurs.

Quelles préconisations à suivre avant de consommer des fruits et légumes ?

« Le flonicamide est légèrement toxique par la voie orale et plus faiblement par la voie cutanée », rappelle l’Anses dans la fiche « Matière active » du pesticide. « Dès lors que ce ne sont pas des fruits biologiques, il faut systématiquement faire attention aux pelures », rappelle le médecin, qui conseille de bien se laver les mains pour enlever tous les résidus présents avant de consommer.

« Plus de 85 % des végétaux bios sont exempts de résidus de pesticides dangereux », insistait le spécialiste il y a quelques jours dans nos colonnes. Lorsqu’on ne peut pas acheter des produits biologiques, le médecin conseille de se rabattre sur des fruits et légumes locaux, ou alors des surgelés, pour éviter ce genre de mésaventures.