S’il n’est pas le sujet qui préoccupe le plus, le changement climatique est malgré tout devenu une des sources d’inquiétude majeure des Français, derrière le pouvoir d’achat et la santé. Selon une récente étude de l’Ifop, 76 % des Français se disent inquiets des conséquences liées aux changements en matière de climat. Ce ressenti s’est renforcé par rapport aux années précédentes.

Sur ce pourcentage, 48 % seraient « peu inquiets » et 28 % « très inquiets ». Un dernier chiffre à ne « pas prendre à la légère », a commenté pour Actu.fr Sylvain Trottier, directeur de l’association Conséquences. Celle-ci documente et sensibilise aux conséquences du changement climatique lié à l’activité humaine. « Presque un Français sur trois, c’est vraiment significatif », a-t-il estimé.

« Les étés extrêmes vont devenir la norme »

Selon le spécialiste, les Français ont « compris que la menace globale climatique avait des incidences dans tous les domaines de la vie. » Il a notamment pris pour exemple l’été dernier, marqué par d’importants incendies, qui a « durablement marqué les esprits ». « On a conscience que ce n’est pas un été exceptionnel, que les étés extrêmes vont devenir la norme », a analysé Sylvain Trottier.

Selon l’étude réalisée par l’Ifop, les Français seraient aussi plus conscients que le phénomène pourrait venir à s’aggraver. Ils sont ainsi 87 % à le penser : 35 % pour qui les conséquences liées au changement climatique vont se faire davantage ressentir dès cet été et 44 % dans les années à venir.

Seuls 11 % des Français jugent l’action politique suffisante

En rendant le phénomène « plus visible », l’été favoriserait cette prise de conscience, d’après le directeur de Conséquences. 61 % des personnes interrogées ont ainsi imaginé que le changement climatique pourrait avoir des conséquences sur la production agricole alimentaire. Ils sont 60 % à penser que cela va accentuer le risque d’incendie et 57 % à considérer que les restrictions d’eau dues à la sécheresse seront plus fréquentes.

Un autre constat est partagé par une majorité des Français : l’inaction politique en la matière. 11 % des personnes interrogées ont estimé que les mesures engagées jusqu’à présent étaient suffisantes, 32 % ont noté des actions insuffisantes et 57 % ont considéré qu’aucun plan n’avait été réellement mis en place pour lutter contre ce phénomène. Pour 67 % des Français, c’est donc à l’État de faire davantage, loin devant les collectivités locales.