Pollution plastique : Après deux jours de blocage, les négociations autour d’un traité mondial s’amorcent
discussions•Plusieurs grands pays producteurs d’énergies fossiles freinaient la démarche20 Minutes avec AFP
Ça se débloque, après deux jours de tensions, sous l’impulsion des grands pays producteurs d’énergies fossiles. Les négociations sur un traité mondial contre la pollution plastique sont finalement entrées dans le vif du sujet mercredi à Paris.
Depuis lundi et jusqu’à vendredi, 175 pays sont réunis dans la capitale française pour la deuxième des cinq sessions de négociations destinées à élaborer d’ici fin 2024 un traité juridiquement contraignant. Et assez ambitieux pour résoudre une crise plastique en croissance rapide, avec une production prévue pour tripler d’ici à 2060.
L’Arabie saoudite et plusieurs pays du Golfe, producteurs d’énergies fossiles, ainsi que la Russie, la Chine, l’Inde ou encore le Brésil refusent que le futur traité puisse être approuvé par un vote à la majorité des deux tiers si jamais un consensus n’était pas trouvé au terme des débats. En face, une majorité de pays, craignant une minorité de blocage, estime que la question a été tranchée lors de la précédente session en Uruguay.
L’Arabie saoudite tente de gagner du temps
« Les grands pays producteurs sont sur la défensive, de façon quelque peu similaire à ce que l’on observe dans les négociations sur le climat », a commenté Li Shuo de Greenpeace, joint par l’AFP. Avec cette différence que « les pays africains sont ici plus proches des pays ambitieux » et des « militants écologistes », car ils « souffrent d’une grande partie de la pollution plastique, mais ne produisent pas beaucoup », a-t-il ajouté.
L’Arabie saoudite a tenté mercredi de soulever de nouvelles objections, mais s’est fait couper l’herbe sous le pied par la déléguée mexicaine : « Tous les délégués, s’il vous plaît, levons-nous et passons aux groupes de contact ! », a exhorté Camila Zepeda, déjà debout et sac au dos, sous un tonnerre d’applaudissements illustrant l’impatience des négociateurs de rattraper le temps perdu.
Jusqu’à vendredi, les pays vont travailler à huis clos dans deux groupes. Les discussions partiront d’une liste d’options synthétisées par le secrétariat du Comité de négociations.