Ces chercheurs veulent extraire le CO2 des océans pour qu’ils puissent en stocker plus
SCIENCES•Le pouvoir des océans et leur capacité à stocker le CO2 reste insoupçonné20 Minutes avec agence
La décarbonation est un des enjeux majeurs de la lutte contre le changement climatique. Aux États-Unis, des chercheurs de l’université de UCLA (Los Angeles) ont trouvé une nouvelle solution pour éliminer le CO2 : par la mer. L’objectif est de vider les océans du dioxyde de carbone qu’ils contiennent afin qu’ils puissent en absorber davantage, rapporte France Info.
Le pouvoir des océans reste en effet insoupçonné. Ces derniers ont absorbé un tiers du CO2 produit depuis la Révolution industrielle et 90 % de la chaleur qui en résulte. Mieux encore : l’océan pourrait stocker 150 fois plus de CO2 que l’atmosphère. Mais cela ne serait pas sans impact sur son écosystème, avec notamment une acidité en hausse affectant poissons, algues et coraux.
Une production d’hydrogène également possible
C’est sur cet aspect que la technique imaginée par les chercheurs américains, baptisée SeaChange, apporte une solution. Les scientifiques projettent de pomper l’eau des océans, en extraire le CO2 et rejeter ainsi une eau plus « propre ». Pour ce faire, une décharge électrique (électrolyse) envoyée dans l’eau va déclencher des réactions chimiques permettant de stocker le CO2 sous une autre forme, notamment minérale, qui se déposerait au fond de l’océan.
Une démonstration a été menée dans le port de Los Angeles, notamment pour anticiper et étudier d’éventuels effets secondaires. Il s’avère que le processus génère également de l’hydrogène qui pourrait, à terme, être utilisé comme énergie pour faire fonctionner le dispositif. Une autre démonstration doit avoir lieu prochainement à Singapour.
Le ministère américain de l’Energie et la fondation de Mark Zuckerberg ont déjà envoyé des fonds pour soutenir le projet. Les chercheurs de UCLA estiment qu’il faudrait retirer au minimum 10 milliards de tonnes de CO2 par an et que cela nécessiterait 1.800 versions industrielles de leur projet. Une version à grande échelle pourrait voir le jour en 2025.
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