Nantes : Des moutons en transhumance dans la ville pendant quatre mois
Tondeuse animale•Un groupe de moutons relie une dizaine de parcs de la ville jusqu’à mi-juillet. Quitte à traverser les rues et carrefours jusqu’au pâturage suivantFrédéric Brenon
L'essentiel
- Onze moutons participent à la première transhumance de la ville de Nantes.
- Cette opération municipale vise à permettre aux ovins de brouter l’herbe des parcs pendant le printemps.
- Leur transfert de parc en parc s’effectue à pattes dans les rues de la ville.
Les passants auront probablement du mal à y croire. Pourtant, depuis ce mercredi, il est tout à fait possible de croiser à Nantes un troupeau de moutons traçant son chemin dans les rues aux côtés des piétons et véhicules. L’étonnant cortège va relier une dizaine de parcs enherbés de la ville où les ovins pourront brouter paisiblement. L’opération municipale, qui s’intitule « Transhunantes », prendra fin le 12 juillet, soit une durée totale d’environ quatre mois. Les moutons feront étape entre cinq et quinze jours dans chaque parc, puis déménageront, guidés par leur bergère, au parc suivant.
La majorité des quartiers nantais seront traversés, y compris l’hyper centre-ville puisqu’une halte pâturage dans les douves du château est prévue du 31 mai au 13 juin. « L’ensemble des déplacements se font à pied, comme une véritable transhumance de montagne, assure Romaric Perrocheau, directeur du service des espaces verts (Seve) de Nantes. Il a d’abord fallu apprendre aux moutons à s’habituer aux bruits de la ville, aux véhicules, aux enfants… Afin d’apporter le plus de sérénité au troupeau, on privilégiera autant que possible les voies vertes et secteurs sans voitures. »
Interactions et entretien écologique
Onze moutons de Belle-île, une race locale peu répandue, constituent le cheptel qui appartient à la ferme pédagogique de la ville de Nantes. Leur périple avait débuté discrètement le 15 mars pour relier les parcs de la Chantrerie et de la Beaujoire. Mais le transfert ce mercredi jusqu’au quartier du Petit-Port, près du campus universitaire, obligera à une première vraie immersion dans le tumulte urbain.
« L’un des objectifs est de susciter des interactions entre les animaux et les habitants, en particulier les scolaires avec lesquels il y aura des animations pédagogiques », explique Séverine Figuls, conseillère municipale. L’autre objectif est de favoriser un entretien écologique, « moins agressif que la tondeuse », lors de la saison où l’herbe des jardins publics pousse le plus.
Si les retours sont concluants, certains parcs pourraient ensuite accueillir des moutons de manière pérenne, comme c’est déjà le cas pour une poignée d’entre eux, indique la ville de Nantes. Quant à la transhumance, qui se terminera par une tonte du cheptel en public, elle pourrait également être renouvelée l’an prochain.
À lire aussi