DéchetsL’incinérateur des déchets de Toulouse sera reconstruit, a priori sur place

Toulouse : L’incinérateur des déchets du Mirail, « le plus polluant de France », sera reconstruit certainement sur place

DéchetsAprès la concertation publique sur l’avenir de l’incinérateur du Mirail, bientôt obsolète, son gestionnaire vient d’annoncer qu’il retenait le scénario de la reconstruction, plutôt in situ
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Chaque année, l’incinérateur du Mirail, à Toulouse, traite 285.000 tonnes de déchets mais montre aujourd’hui des signes de vétusté.
  • Après une concertation publique pour étudier la question de son avenir, son gestionnaire, le syndicat Decoset, vient d’annoncer qu’il serait reconstruit, et non rénové, vraisemblablement sur place.
  • Face aux critiques des associations environnementales et des riverains, Decoset a annoncé que la capacité d’incinération du futur incinérateur serait légèrement réduite de 280.000 tonnes à 240.000 tonnes.

Il a été désigné par l’association Zéro Waste comme l’incinérateur « le plus polluant de France » pour ses émissions d’oxyde d’azote relevées en 2020. L’unité de valorisation des déchets du Mirail, à Toulouse, a été ouverte en 1969 et traite chaque année près de 285.000 tonnes de déchets qui permettent de produire de la chaleur alimentant près de 40.000 logements. Mais elle arrive aujourd’hui en fin de vie.

Une vétusté qui va conduire à des travaux de mise aux normes au cours des prochaines années pour un montant de 46 millions d’euros. Mais pas de quoi inverser un arrêt programmé d’ici une dizaine d’années. Après une concertation publique pour décider de son avenir en fin d’année dernière, son gestionnaire, le syndicat Decoset, a décidé qu’il serait reconstruit plutôt que rénové de fond en comble.

« Et notre préférence est qu’il soit reconstruit sur place, nous avons le terrain pour le faire tout en maintenant l’unité actuelle durant les travaux. Mais dans le cadre de l’enquête publique, nous sommes aussi tenus de justifier notre choix et d’étudier d’autres localisations », indique Vincent Terrail Novés, le président du syndicat qui gère aussi l’incinérateur de Bessières. Pour l’heure, les candidats pour accueillir une nouvelle unité d’incinération ne sont pas légion, il n’y en a même aucun dans l’agglomération prêt à se risquer à se mettre sa population à dos avec un tel projet.

La capacité du futur incinérateur revue et corrigée

Un projet revu et légèrement corrigé à l’aune des critiques formulées par les associations de défense de l’environnement et des riverains. Ces derniers ont notamment pointé que l’incinérateur du Mirail n’avait pas à traiter les déchets des départements limitrophes, notamment des Hautes-Pyrénées ou du Gers. Zero Waste a aussi mis en avant que la politique de réductions des déchets, notamment l’obligation à compter de l’année prochaine de proposer une solution alternative au traitement des biodéchets, devrait permettre de réduire considérablement le tonnage incinéré chaque année.



En prenant en compte la hausse démographique, Decoset a donc revu le calibrage du futur incinérateur à la baisse, passant des 280.000 tonnes initialement envisagées à 240.000, « un minimum pour ne pas mettre en danger la gestion des déchets de notre territoire », assure Vincent Terrail-Novès. Avant de préciser que si la réduction des déchets était plus importante que prévu à l’horizon 2032, date de mise en service de la nouvelle unité, celle-ci serait prise en compte pour réduire la capacité de l’incinérateur de Bessières, qui à ce moment-là arrivera aussi en fin de vie.

Cette baisse de 40.000 tonnes traitées pour la future unité de valorisation a eu impact sur la facture du projet puisque son budget est passé de 350 à 300 millions d’euros. Un projet qui sera présenté le 14 mars prochain à la Commission nationale du débat public et devrait être soumis en 2026 à l’enquête publique, pour un début des travaux l’année suivante.