Énergies renouvelablesPremiers travaux en mer pour des éoliennes flottantes en Méditerranée

Pyrénées-Orientales : Premiers travaux en mer pour des éoliennes flottantes en Méditerranée

Énergies renouvelablesTrois fermes expérimentales doivent être créées en Méditerranée, avant le lancement de parcs éoliens
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Les travaux visant à la construction des premières éoliennes flottantes en Méditerranée ont débuté ce dimanche dans le Golfe du Lion.
  • Cette ferme pilote et la première des trois qui doivent être construites en Méditerranée. Elles sont censées vérifier l’impact de l’éolien sur l’environnement.
  • Mais l’Etat a d’ores et déjà annoncé la construction future de deux parcs commerciaux, d’une puissante huit à vingt fois supérieures que ces fermes expérimentales.

Les travaux en mer destinés à installer en Méditerranée une première ferme expérimentale de trois éoliennes flottantes ont débuté dimanche au Barcarès (Pyrénées-Orientales). Cette ferme pilote des Éoliennes flottantes du Golfe du Lion doit être installée à 18 km au large des stations balnéaires de Leucate (Aude) et du Barcarès (Pyrénées-Orientales) pour une mise en service prévue « fin 2023/début 2024 ».

Dimanche, le gestionnaire du réseau du transport d’électricité RTE a mis à l’eau un « fourreau » : un tube destiné à accueillir et protéger une partie du câble électrique sous-marin qui va relier le parc éolien au câble terrestre. Il a été mis en place permet d’éviter des travaux sur la plage, en zone protégée.

Trois fermes expérimentales en Méditerranée

Le câble sous-marin destiné à assurer une liaison à 63.000 volts, doit être installé « au cours du deuxième semestre 2023 », a précisé RTE. Le coût du raccordement est estimé à 40 millions d’euros. Contrairement aux éoliennes « posées », dont le mât est planté dans le sol marin, les éoliennes flottantes peuvent être installées en zones profondes, plus loin des côtes et en zones plus venteuses.

Outre celle du Barcarès, deux autres fermes pilotes sont prévues en Méditerranée, au large de Port-la-Nouvelle (Aude) et dans le Golfe de Fos (Bouches-du-Rhône). Elles doivent notamment permettre de mener des recherches sur les conséquences sur la faune et la flore marine de l’installation d’éoliennes flottantes commerciales.

Inquiétudes des défenseurs de l’environnement

Or, sans attendre les résultats de ces recherches, le gouvernement a également annoncé l’année dernière la future construction en Méditerranée de deux parcs commerciaux d’éoliennes flottantes, beaucoup plus puissants que ces fermes expérimentales (250 MW chacun, avec une possible extension à 500 MW, contre 25 à 30 MW pour les fermes pilotes). Le premier sera situé au large de Narbonne dans l’Aude. L’emplacement du second parc reste à définir entre une zone préférentielle au large du Golfe de Fos et une seconde zone dans les Pyrénées-Orientales. « Cet emplacement sera choisi à l’issue des études techniques et environnementales et de la poursuite de la concertation », précise RTE.

Des défenseurs de l’environnement, pêcheurs, scientifiques et élus locaux s’étaient prononcés pour un report de la construction des parcs commerciaux afin de pouvoir profiter des recherches réalisées grâce aux fermes pilotes. « Nos inquiétudes sont toujours les mêmes en termes d’impacts sur la faune sauvage et les espaces marins », affirme Kevin Jeanroy, de l’association Sites et monuments, se disant opposé à « cet éolien industriel, géant, surpuissant » et partisan de l’installation de « petits générateurs » éoliens ou photovoltaïques « adaptés aux besoins locaux ».