Marche pour le climat : « On a peur parce que ça ne bouge pas… » La jeunesse de retour dans la rue
Mobilisation•Les manifestations pour le climat ont repris ce vendredi et ce samedi dans plusieurs grandes villes. À Nantes, près de 500 manifestants étaient dans la rue pour dénoncer l’inaction gouvernementalePhilippine Quentin
L'essentiel
- Les manifestations pour le climat reprennent ce vendredi 3 mars dans plusieurs grandes villes de France, près d’un an après les dernières mobilisations.
- Objectif : dénoncer « l’inaction gouvernementale » et le « système capitaliste antiécologique » face au dérèglement climatique.
«On a besoin de se mobiliser, sinon personne ne s’y intéresse », explique Emma, une lycéenne nantaise de 17 ans. Près d’un an après la dernière marche pour le climat, les mobilisations reprennent ces 3 et 4 mars dans plusieurs villes de France. Ce vendredi à Nantes, près de 500 manifestants ont pris la rue répondant à l’appel de Youth for climate et des syndicats pour une mobilisation contre « l’inaction gouvernementale face au dérèglement climatique ».
« C'est un crime contre l'humanité »
Le cortège était majoritairement composé de lycéens et étudiants, certains ayant séché les cours pour assister à la mobilisation. Parmi les slogans scandés par les manifestants, « Macron, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue » était l’un des plus courants, avec « Et 1, et 2, et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité ! ». Si les jeunes ont conscience de l’urgence climatique, c’est le sentiment d’être incompris par le gouvernement qui semble le plus les révolter. « Le pouvoir me fait peur, parce qu’ils n’agissent pas », avance Armand, lycéen de 17 ans.
La mobilisation est moins importante que l’année dernière : le 25 mars 2022, c’étaient près de 2.500 jeunes qui étaient descendus dans la rue. « La communication de Youth for climate n’a pas bien fonctionné par rapport à l’année dernière », déplore Agnès, une lycéenne de 17 ans. En cause, peut-être, la « période de révisions » pour le baccalauréat qui commence. « On a peur parce que ça ne bouge pas », renchérit Emma, qui manifestait pour le climat pour la première fois aujourd’hui.
« Fin du monde, fin du mois : même combat »
Parmi les syndicats présents au rassemblement, on comptait entre autres les Jeunes Communistes, la CGT et Solidaires. De quoi donner une couleur anticapitaliste à la mobilisation : « Fin du monde, fin du mois : même combat », scandait un membre de la Maison du peuple de Nantes, un centre social autogéré. La lutte contre le système anticapitaliste transparaissait aussi dans les slogans pendant le défilé : « Écologie radicale, mort au capital ».
Des habitués des manifestations écologistes étaient aussi présents : « Je manifeste pour le climat depuis 1972 ! », affirme Jean-Louis, 70 ans. « Je fais partie des “Old for climate” », ironise-t-il, se félicitant de la mobilisation des jeunes pour la cause écologique.
D’autres manifestations sont prévues ce vendredi et ce samedi dans les grandes villes françaises à Paris, Toulouse, Angers, Montpellier et Lyon entre autres.
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