ecologieTout comprendre au One Forest Summit organisé au Gabon

One Forest Summit : Protection du climat, conservation des forêts tropicales… Tout comprendre au sommet

ecologieOrganisé au Gabon mercredi et jeudi, ce sommet est consacré à la protection des forêts tropicales et se fixe pour objectif de trouver des « solutions concrètes »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un sommet consacré à la protection des forêts tropicales s’est ouvert mercredi à Libreville au Gabon, avec pour objectif de trouver des « solutions concrètes » pour conjuguer gestion durable des forêts tropicales et développement économique des pays forestiers.

Pourquoi un tel sommet ?

« Les forêts représentent en potentiel 20 à 30 % de la solution au changement climatique qui est d’après moi la plus grande menace est devant nous », a déclaré Lee White, ministre des Eaux et forêts du Gabon, lors de la cérémonie d’ouverture de cet événement coorganisé avec la France et baptisé One Forest Summit.

Organisé à l’initiative des chefs d’États gabonais et français, Ali Bongo Ondimba et Emmanuel Macron, le sommet se tient mercredi et jeudi avec pour objectif d’améliorer la conservation des forêts dans le monde et de contribuer à la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique.

Qui sont les participants ?

Plusieurs centaines de personnes étaient réunies à l’hôtel Radisson situé sur le bord de mer, où le coup d’envoi du sommet a été donné par Lee White et la secrétaire d’Etat française, Chrysoula Zacharopoulou.

Le président français Emmanuel Macron est attendu à Libreville mercredi dans la soirée. Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville), Faustin Archange Touadéra (Centrafrique), Mahamat Idriss Déby Itno (Tchad) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale) feront aussi le déplacement. A noter cependant l’absence de dirigeants d’Amérique latine.

Si l’organisation d’un tel sommet est jugée pertinente, la venue d’Emmanuel Macron - au début d’une tournée en Afrique centrale - est en revanche décriée par une partie de l’opposition politique et de la société civile alors que le pays s’apprête à élire cette année un nouveau président.

Quels sont les enjeux ?

Derrière l’Amazonie, le bassin du Congo est le deuxième massif forestier de la planète avec ses 220 millions d’hectares de forêts répartis à travers plusieurs pays, dont la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville et le Gabon. Ce sommet, qui mettra l’accent sur les forêts du Bassin du Congo selon les organisateurs, est « plus qu’important pour tirer la sonnette d’alarme » sur la gestion des écosystèmes forestiers, prévient Bonaventure Sonké, professeur à l’université de Yaoundé.

La forêt est l’habitat terrestre le plus riche en matière d’espèces et de biodiversité. Mais, selon les Nations unies, dix millions d’hectares de forêts ont été détruits chaque année entre 2015 et 2020. « Environ un tiers des espèces d’Afrique tropicale sont menacées d’extinction. Si l’on continue à ce rythme, cela va s’accroître. Dans la préservation, il faut penser que des êtres humains ont besoin de ces ressources, mais il faut aussi penser à les pérenniser », ajoute Bonaventure Sonké.

Situé au cœur de la forêt tropicale d’Afrique centrale et couvert à 88 % de forêts, le Gabon est le premier Etat africain à avoir été rémunéré pour la protection de ses forêts grâce aux crédits carbone. Un outil qui était au cœur des discussions de la COP27 sur le climat. « On absorbe environ 100 millions de tonnes de CO2 net par an. Chaque seconde, le Gabon capte 3 tonnes de CO2. On est en bonne voie vers une économie durable », a assuré à l’AFP Lee White en marge de l’événement.