BIODIVERSITéDes dispositifs sur les lignes électriques pour protéger les grands oiseaux

Hérault : Des protections sur les lignes électriques pour éviter que les grands oiseaux ne s’électrocutent

BIODIVERSITéUn chantier a été lancé par Enedis autour du lac du Salagou
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • Au Salagou, Enedis installe des dispositifs, sur ses lignes électriques aériennes, pour éviter que les grands oiseaux se blessent ou meurent à leur contact.
  • Les lignes électriques sont « la menace numéro 1 » pour l’aigle de Bonelli, confie Denis Rey, de la Ligue de protection des oiseaux de l’Hérault. « Dès que l’on a commencé à traiter ce problème, la population a recommencé à se porter mieux. »
  • Les agents installent des capots isolants, sur les lignes, pour éviter que les oiseaux ne s’électrocutent, ou des effaroucheurs, pour les dissuader de se poser.

Depuis le début de l’année, des agents d’Enedis s’affairent sur un chantier un peu particulier, autour du lac du Salagou, dans l’Hérault. L’entreprise publique, gestionnaire du réseau d’électricité en France, équipe ses lignes électriques aériennes de dispositifs, afin d’éviter que les oiseaux se blessent ou meurent à leur contact. La population avifaune s’expose en effet, indique Enedis, « à deux types de dangers, la collision et l’électrocution. La vulnérabilité diffère selon les espèces en fonction de leur taille et de leurs habitudes. »

L’enjeu, pour l’entreprise publique, « est de poser des protections quand les installations présentent un risque, notamment pour les grands rapaces », explique Agnès Gelin, adjointe au directeur territorial d’Enedis, et responsable du Comité avifaune régional. « Notre objectif est de contribuer à la préservation des espèces, comme le majestueux aigle de Bonelli qui évolue dans l’Hérault. » Pour ce rapace en déclin, les lignes électriques aériennes sont « la menace numéro 1 », confie Denis Rey, coordinateur du Pôle conservatoire à la LPO (Ligue de protection des oiseaux) de l’Hérault.



Un risque d’électrocution lorsque les rapaces s’envolent

Mais les lignes aériennes ne sont pas seulement un danger pour l’aigle de Bonelli. « Chaque année, on retrouve malheureusement des dizaines de cadavres de nombreuses espèces, notamment des rapaces ou des cigognes », explique Denis Rey. Ces grands oiseaux, notamment l’aigle de Bonelli, « se perchent sur les poteaux, et lorsqu’ils s’envolent, comme ce sont des espèces qui ont une grande envergure, ils ont une probabilité assez forte de toucher deux composants ». S’il s’agit, par malchance, de deux composants sous tension, ou un composant sous tension et un autre relié à la terre, il y a un très risque fort d’électrocution, qui est fatale, pour les oiseaux, dans la plupart des cas.


Enedis installe des dispositifs pour éviter que les oiseaux ne meurent au contact des lignes électriques.
Enedis installe des dispositifs pour éviter que les oiseaux ne meurent au contact des lignes électriques. - Enedis

Autour du lac du Salagou, entre Octon et Celles, 38 supports électriques ont été identifiés par Engie comme présentant des risques pour les oiseaux. Les agents installent ainsi des capots isolants, sur les lignes, pour éviter leur électrocution, ou des effaroucheurs, pour dissuader les volatiles de se poser. Ces opérations sont réalisées à titre préventif. Mais elles peuvent être diligentées, parfois, après un accident. Comme à Saint-Nazaire de Pézan, près de Lunel, où des protecteurs isolants ont été installés après l’électrocution probable d’un balbuzard pêcheur, retrouvé mort par le garde-chasse de la commune.

Ces installations sont salvatrices, pour la population avifaune, dans l’Hérault. Pour les aigles de Bonelli, par exemple, « dès que l’on a commencé à traiter ce problème, la population a recommencé à se porter mieux », assure Denis Rey. Chaque année, Enedis investit en moyenne 100.000 euros en Occitanie, dont 45.000 euros dans l’Hérault, pour réduire l’impact de ses ouvrages électriques aériens sur la biodiversité. A noter, toutefois, aujourd’hui, 80 % des nouveaux réseaux électriques sont enterrés.