Ardent défenseur de la chasse au cétacé, le Japon a vu deux distributeurs automatiques de viande de baleine éclore sur son territoire en janvier dernier. Selon TF1 Info, une centaine d’appareils devraient être installés dans le pays d’ici 2028. Sashimi, steak ou conserve… Plusieurs conditionnements sont proposés aux clients à des prix oscillant entre 7 et 20 euros. C’est l’entreprise baleinière Kyodo Senpaku qui a ouvert ces distributeurs automatiques, alors même que la plupart des espèces de baleine sont en voie de disparition dans le monde.

D’après une enquête publiée en 2012 par le Fonds international pour la protection des animaux, 11 % des Japonais déclaraient avoir consommé de la viande de baleine en 2011. Un autre sondage réalisé en 2014 révélait que 60 % des Japonais soutenaient l’industrie baleinière.

Reprise de la pêche industrielle

« Il y a beaucoup de grands supermarchés qui ont peur d’être harcelés par des groupes anti-chasse à la baleine pour qu’ils n’utilisent pas de baleine. Il y a donc beaucoup de gens qui veulent manger de la baleine mais ne peuvent pas », a déclaré le président de Kyodo Senpaku lors de l’ouverture d’un distributeur à Yokohama, selon CNN.

La vente de baleine a pourtant largement diminué au cours des dernières décennies. D’après le ministère japonais de l’Agriculture, des forêts et de la pêche, 1.000 tonnes de viande de baleine ont été consommées au Japon en 2021, contre plus de 230.000 dans les années 1960, indique The Guardian. Mais en 2019, le pays a annoncé la reprise de la pêche industrielle à la baleine, qui était interdite depuis 1986.

Un succès fou

Le Japon figure parmi les trois pays les plus impliqués dans la chasse à la baleine avec la Norvège et l’Islande, qui a programmé la fin des chasses industrielles en 2024. Pour rappel, les élèves nippons mangent chaque année près de 100 tonnes de viande de baleine à la cantine. Avec l’installation de ces distributeurs automatiques, les chiffres liés à la consommation de certaines espèces menacées pourraient bien exploser au pays du soleil levant.

Ce qui provoque la colère des défenseurs de l’environnement. « Nous sommes conscients des critiques des groupes anti-chasse à la baleine, y compris au Japon, mais ils sont minoritaires », a déclaré au Guardian un porte-parole de la société.  « Ce qui est important pour nous, c’est la popularité des distributeurs automatiques jusqu’à présent ». Car en effet, plusieurs distributeurs auraient déjà connu des ruptures de stocks.