Marseille : Un délégué en charge de la propreté bientôt nommé, est-ce la fin de la saleté ?
Le grand ménage•La métropole a voté ce jeudi une convention qui prévoit de nommer un conseiller métropolitain en charge de la propreté à MarseilleMathilde Ceilles
L'essentiel
- La métropole d’Aix-Marseille a voté une convention qui instaure un délégué à la propreté de Marseille au sein du conseil métropolitain, parmi les colistiers de Benoît Payan.
- Ce changement d’organigramme permettra aux mairies de secteur d’avoir un interlocuteur privilégié pour faire remonter les dysfonctionnements.
- La mairie de Marseille n’impulsera en revanche pas, ou du moins pas de suite, une nouvelle politique de la propreté, régie aujourd’hui par des contrats de délégation de service public encore en vigueur.
Les rues sales qui entachent la réputation de Marseille vont-elles bientôt appartenir au passé ? Après des mois de négociation, la mairie de Marseille, dirigée par Benoît Payan, et la métropole, dirigée par son adversaire aux municipales Martine Vassal, ont trouvé un accord présenté comme une révolution pour régler les questions de propreté de la deuxième ville de France. Jusqu’ici, le nettoyage des rues était uniquement piloté par l’adjoint à la métropole en charge de ces questions, un certain Roland Mouren, maire de Châteauneuf-les-Martigues.
Dès l’année prochaine, celui-ci se verra adjoindre un délégué en charge de la propreté spécifiquement à Marseille, et issue de la majorité municipale de Benoît Payan, selon une convention signée par la mairie et la métropole. L’adjointe au maire de Marseille Christine Juste pourrait endosser cette nouvelle fonction, après un arrêté municipal et un vote en janvier au prochain conseil métropolitain.
« Avant, c’était un peu au petit bonheur la chance »
« Il suffit de regarder l’état de la propreté à Marseille pour s’apercevoir que ça ne se passe pas très bien, justifie Benoît Payan. J’ai toujours dit qu’il me paraissait logique que ce soit la ville de Marseille qui s’en occupe. Je veux qu’on nettoie les rues, qu’on s’occupe de toutes ces questions qui, au quotidien, pourrissent la vie des Marseillais. »
« Jusqu’ici, face aux questions de propreté, on n’avait aucun moyen, abonde Sophie Camard, maire de secteur à Marseille et l’une des négociatrices de cette convention. On ne savait pas pourquoi telle rue était nettoyée et pas telle autre. On faisait remonter des choses à la métropole, et après, c’était un peu au petit bonheur la chance. Cette convention va nous permettre de travailler ensemble pour définir un plan d’action. »
Avec ce nouvel interlocuteur à qui s’adresser directement, la maire de secteur espère des avancées concrètes. « Par exemple, moi, maire de deux arrondissements du centre-ville de Marseille, je considère qu’il n’y a pas assez d’hydrodécapage des sols, explique Sophie Camard. C’est une manière de nettoyer les sols en profondeur. Cet hydrodécapage n’est fait que deux à trois fois par an, dont une fois l’été. C’est pour ça que le goudron est tout noir dans le centre-ville de Marseille. Je demanderai donc à la déléguée à la propreté à Marseille que l’hydrodécapage passe plus souvent. »
« Un rôle de vigie »
Les mairies de secteur récoltent aussi régulièrement les doléances des Marseillais sur les horaires de passage des machines qui nettoient les rues de la cité phocéenne et le nombre de passages. « Elles vont pouvoir donner ces informations au nouveau délégué. Nous avons d’ailleurs déjà commencé à compiler ces informations des mairies de secteur, et la ville de Marseille va embaucher quatre ou cinq ingénieurs pour constituer un pool technique et nous accompagner dans notre démarche. »
Dans la convention que 20 Minutes Marseille s’est procuré, la ville et la métropole s’accordent pour organiser chaque semestre un comité stratégique sur ces sujets et chaque trimestre un comité de pilotage. Mais du côté de la propreté, pour l’heure, pas de changement radical de politique en vue. « Le délégué à la propreté va surtout avoir un rôle de vigie, afin de contrôler et alerter sur des dysfonctionnements, explique Sophie Camard. Pour le nettoyage des rues, qui se font soit en régie, soit en délégation de service public, des contrats ont été signés, sont toujours en vigueur, et certains, comme par hasard, viennent d’être renouvelés. Dès qu’ils arriveront à terme, là, on pourra regarder ça de plus près. »
« Les critiques sur la gestion de la propreté à Marseille ne sont pas toujours justifiées, tacle de son côté la présidente de la métropole, Martine Vassal. On a un gros souci à Marseille avec les dépôts sauvages. On a convenu avec le maire de Marseille de se concentrer sur ça. Et ça, ça ne rentre pas dans les compétences de la métropole. Cela relève du pouvoir de police du maire… » Quant à la collecte des déchets, sa gestion est exclue de cette convention, et demeure donc inchangée.
À lire aussi