Le nombre de petits lacs dans le monde aurait explosé au cours des 35 dernières années, selon une étude de l’université de Copenhague (Danemark) et de Shenzhen (Chine) publiée dans Nature le 1er octobre dernier et relayé par le Huffington Post. Sur la période, leur superficie a augmenté de 46.000 km², soit l’équivalent du Danemark. Or, cette transformation accroît les quantités de gaz à effet de serre relâchés dans l’atmosphère.
Des usines à gaz à effet de serre
D’après cette équipe de chercheurs, les étendues d’eau de moins d’1 km² produisent en effet d’importantes quantités de CO2, de méthane, ou encore d’oxyde nitreux en raison de la quantité importante de bactéries et de champignons qui s’y trouvent. En guise de comparatif, alors que les petits lacs ne représentent que 15 % de la superficie totale des lacs, ils sont responsables de 25 % des émissions de CO2 et de 37 % des émissions de méthane des lacs.
Le développement des petits lacs serait ainsi à l’origine de 45 % et 59 % de l’augmentation des émissions de CO2 et de méthane des lacs entre 1984 et 2019. « Ces lacs agissent comme des usines à gaz à effet de serre », résume l’étude.
Un cercle vicieux
Mais pourquoi le nombre de petits lacs augmente sans cesse ? Selon les chercheurs, cette hausse serait d’abord liée à la création intensive de lacs artificiels par l’homme. Mais elle s’explique aussi par la fonte du permafrost qui provoque la formation de nombreux petits lacs dans les couches de glace de l’hémisphère nord.
Ce phénomène constitue par conséquent l’un des nombreux cercles vicieux du réchauffement climatique : plus il y a de petits lacs, plus la glace fond et plus il y a de petits lacs… En parallèle, en raison de la sécheresse et de la consommation humaine et agricole de l’eau, de nombreux lacs se sont asséchés partout dans le monde.