CHANGEMENT CLIMATIQUELa Grande Barrière de corail bientôt classée « en péril » par l’Unesco ?

La Grande Barrière de corail ne va pas mieux et pourrait être classée « en péril » par l’Unesco

CHANGEMENT CLIMATIQUEEn juillet 2021, l’Australie avait obtenu un répit de la part du Comité de l’Unesco et le site n’avait pas été classé comme « en péril » alors
20 Minutes avec agences

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L’Australie doit intensifier ses efforts pour éviter que la Grande Barrière de corail soit classée parmi les sites « en péril » du patrimoine mondial. C’est la conclusion du rapport, diffusé ce lundi, de deux experts de l’Unesco et de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), sur la dégradation du site à cause du réchauffement climatique et de diverses pollutions.

La Grande Barrière de corail est l’une des principales attractions touristiques de l’Australie. Son inscription sur la liste des sites « en péril » pourrait considérablement ternir son attrait pour les visiteurs. Le récif génère 600.000 emplois et 3,9 milliards d’euros de revenus chaque année, selon la Société australienne de conservation marine.

Un sursis sans effet

L’Unesco avait sonné l’alarme sur l’avenir de la Grande Barrière pour la première fois en 2010. En juillet 2021, le Comité du patrimoine mondial a failli placer le site dans la liste des lieux « en péril ». Après un intense lobbying de l’Australie, les membres du Comité ont finalement estimé que Canberra devait avoir plus de temps pour faire le point sur ses efforts de conservation.

En dépit des « efforts scientifiques et de gestion sans précédent ces dernières années » de l’Australie, « la valeur universelle exceptionnelle du domaine est affectée significativement par les facteurs de changement climatique », selon le nouveau rapport. La capacité de résistance et de résilience du site est « compromise de façon substantielle ».

La situation inquiétante est notamment due à la dégradation de la qualité de l’eau. L’ensemble des mesures et projets pour y faire face « manquent d’objectifs clairs » et « ne sont pas pleinement mis en œuvre », déplorent les experts dans le rapport, pour qui la réduction des polluants dans l’eau (nitrates et phosphates) doit s’accélérer.

Un chemin « étroit mais qui existe » pour sauver la Grande Barrière

La ministre australienne de l’Environnement a reconnu ce mardi que le récif était menacé mais estime que son classement « en péril » est un pas de trop. « Nous ferons clairement comprendre à l’Unesco qu’il n’est pas nécessaire de singulariser la Grande Barrière de corail de cette manière », a déclaré Tanya Plibersek. « Si ce site est en péril, alors la plupart des sites du patrimoine mondial sont en péril à cause du changement climatique. »

Selon la biologiste marine Jodie Rummer, le nouveau rapport montre que l’Australie a encore du travail à faire. « Notre action maintenant déterminera la fréquence et la gravité des vagues de chaleur marines auxquelles le récif sera confronté dans les années à venir », a-t-elle estimé. En mai, des scientifiques australiens avaient signalé que 91 % des coraux avaient été endommagés par le blanchiment après une vague de chaleur estivale prolongée.



« Il y a un chemin étroit, mais qui existe, pour sauver la Grande Barrière », a relevé une source proche du dossier. « Des mesures fortes et prises rapidement peuvent produire leurs effets. Ce rapport est une feuille de route proposée aux autorités australiennes qui devront dire ce qu’elles en font et surtout montrer des résultats. »