ÉNERGIES RENOUVELABLESLe projet de ferme pilote d’éolien flottant au large de Belle-Ile abandonné

Le projet de ferme pilote d'éoliennes flottantes au large de Belle-Ile abandonné

ÉNERGIES RENOUVELABLESShell, associé à la Caisse des dépôts et au groupe chinois CGN, jette l’éponge en raison du retrait de deux de ses fournisseurs et de la hausse des coûts
Jérôme Gicquel

J.G. avec AFP

L'essentiel

  • Le projet de ferme pilote d’éoliennes flottantes au large de Belle-Ile-en-Mer ne verra pas le jour.
  • Shell, associé à la Caisse des dépôts et au groupe chinois CGN, préfère jeter l’éponge en raison du retrait de deux fournisseurs et de la hausse des coûts.
  • Trois autres fermes pilotes flottantes sont annoncées en France, toutes en Méditerranée.

Ils préfèrent jeter l’éponge. Confrontés à la hausse des coûts et à des difficultés avec deux fournisseurs, Shell et ses deux partenaires renoncent à leur ferme pilote d’éoliennes flottantes au large de Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), selon une information des Echos, confirmée par le groupe pétrolier. Ce projet de 300 millions d’euros était porté par un consortium réunissant Shell, la Caisse des dépôts et consignations et le chinois CGN.

Il devait permettre de tester trois éoliennes flottantes, une technologie vue comme l’avenir de l’éolien en mer car permettant d’installer des parcs plus en profondeur, et donc plus loin des côtes, que les éoliennes rivées dans le plancher marin. Trois autres fermes pilotes flottantes sont annoncées en France, toutes en Méditerranée.

Deux fournisseurs se retirent du projet

Mais le projet breton s’est heurté à deux écueils. D’abord le retrait du turbinier General Electric, qui devait fournir les éoliennes de 6 mégawatts mais s’est recentré sur la fabrication d’équipements aujourd’hui plus puissants, puis du fabricant de flotteurs Naval Group, qui a cédé son activité éolien flottant, selon Les Echos. Combiné à la hausse des coûts généralisée et à la crise de l’énergie, cela ne permettait plus de construire un modèle économique soutenable. Shell avait repris le projet en 2019 en rachetant la société Eolfi, ex-filiale de Veolia et pionnier de l’éolien flottant.



La France, qui doit inaugurer dans quelques jours son tout premier parc éolien (80 éoliennes posées sur le fond) face à Saint-Nazaire, compte sur la technologie flottante pour pouvoir répondre à ses ambitions de 40 gigawatts (environ 50 parcs) d’ici 2050.