Alpes-Maritimes : Sempack, l’emballage « écolo » 2.0 conçu à Nice
Alternative•D’après le dirigeant de cette société près de Nice, la solution Sempack permet de réduire de 70 % les émissions de carbone par rapport à un emballage classiqueElise Martin
L'essentiel
- Depuis plus de dix ans, Wenaël Regnier réfléchit à trouver des solutions pour réduire les tonnes de déchets produites chaque année dans le monde.
- Il a pris conscience de l’urgence à la découverte du « septième continent » et a décidé de faire quelque chose à son échelle.
- Il a transformé son entreprise de pots à gélules en une société « innovante » et « experte en écoresponsabilité ».
«Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas », d’après un dicton de plus en plus populaire. Wenaël Regnier en est bien conscient et « cherche aucun greenwashing » quand il affirme que ses produits sont « écoresponsables » et « durables ». Le dirigeant de Semco, une société proche de Nice, veut surtout « que ce déchet ne finisse pas dans la mer ». Il a alors développé depuis janvier 2021, Sempack, une « alternative aux emballages » car ils sont selon lui « largement responsables du septième continent [une grande zone d’ordures dans le Pacifique nord] ».
Sempack, c’est une poche, qui ressemble à une poche à douille, conique, qui peut contenir « toutes sortes de produits et liquides, pâteux ou en poudre, développe le PDG de l’entreprise. Le contenant est 100 % recyclable et il permet de produire 264 grammes de CO2 en moins qu’un emballage classique, soit une réduction de 70 % ». Et dans la logique « antigaspillage », ce contenant permet d’utiliser 99 % de ce qui est contenu à l’intérieur. « On répond ainsi à une demande croissante des consommateurs avec cette offre », assure le président du groupe.
Le « plastique vert » pour les pots à gélules
Wenaël Regnier travaille sur ce projet depuis plus de dix ans. « Je travaillais dans l’automobile quand j’ai vécu la crise de 2008. On nous a dit que le monde d’après ne serait plus le même, mais on a rien fait », estime-t-il. Il quitte ce milieu et reprend en 2011 la société monégasque Semco, spécialiste des pots à gélules depuis 1971.
« Je me suis alors lancé dans quelque chose auquel je croyais, pour avoir une logique de travail en accord avec mes valeurs, raconte-t-il. Il fallait que j’essaie à mon niveau de faire avancer les choses. C’est de cette optique que sont nées les alternatives aux emballages classiques. »
Il a directement rapatrié la production en France et a modifié la composition de ces boîtes pour en faire les « experts du plastique végétal ». « Depuis 2013, on utilise le polyéthylène végétal, à base de canne à sucre, pour fabriquer les contenants et qui a les mêmes propriétés que le plastique mais qui fait attention à l’environnement. » De là, il s’est dit qu’il fallait « réinventer l’emballage » car « toutes les bouteilles, flacons, tubes, et autres, qui existent depuis des années, peuvent simplement se retrouver en un outil 100 % recyclable ». Il ajoute : « Sempack peut tout contenir, que ce soit du ketchup ou du shampoing, on adapte simplement la tête pour que ce soit le plus optimal pour le consommateur. »
« L’emballage de demain »
Et Wenaël Regnier ne compte pas s’arrêter là. Après avoir imaginé Sempack et les machines pour les fabriquer, il souhaite désormais développer « un format papier » car ce qui est actuellement utilisé reste toujours un film plastique. « Ce serait une technologique complètement étanche évidemment, c’est le prochain challenge pour l’emballage de demain », assure-t-il.
Le dirigeant sait qu’il est « difficile de convaincre le monde industriel » avec ces emballages mais il peut compter sur « la société qui prend conscience de la nécessité d’agir » ainsi que sur « les nouvelles réglementations nationales ou européennes ». « Les industriels n’ont plus vraiment le choix et nous sommes les premiers dans le secteur », peut-il affirmer après avoir breveté toutes ces innovations. « Être instigateur ne peut pas garantir un succès, on sait que dans ce domaine c’est long et coûteux mais c’est possible d’y arriver », conclut-il, toujours dans cette optique de « tendre vers le 0 émission de CO2 » qui reste « au stade de rêve » pour l’instant.
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