COP27 : Les dirigeants du monde vont tenter de convaincre de leurs actions à partir de ce lundi
Climat•Quelque 110 chefs d’Etat et de gouvernement doivent s’exprimer jusqu’à mardi devant les délégués réunis à Charm el-Cheikh20 Minutes avec AFP
Le monde va connaître à partir de ce lundi le niveau de volonté des dirigeants de la planète pour faire face à la crise climatique. Sous pression pour renforcer leurs engagements face à un réchauffement qui s’emballe, les politiques du monde entier vont en effet défiler à la COP27 jusqu’à mardi.
Quelque 110 chefs d’Etat et de gouvernement doivent s’exprimer devant les délégués réunis à Charm el-Cheikh pour la 27e conférence mondiale sur le climat de l’ONU. Des interventions sur fond de crises multiples et liées qui secouent le monde, guerre en Ukraine, inflation galopante et menace de récession, crise énergétique, avec relance ou soutien aux énergies fossiles, ou alimentaire, alors que la population mondiale va franchir la barre des 8 milliards.
Les effets dévastateurs « ne vont qu’empirer »
Cette « polycrise » risque de faire passer au second plan celle liée au réchauffement climatique, dont les impacts dévastateurs se sont multipliés en 2022 : inondations dévastatrices, canicules, sécheresses mettant à mal les récoltes. « Toutes les crises sont importantes, mais aucune n’a autant d’impact » que le réchauffement climatique, dont les effets dévastateurs « ne vont qu’empirer », a martelé dimanche, lors de l’ouverture formelle de la COP27, Simon Stiell, le patron de l’ONU-Climat.
Or, les pays sont loin de faire ce qui est nécessaire pour lutter contre le réchauffement. Les émissions de gaz à effet de serre doivent en effet baisser de 45 % d’ici 2030 pour avoir une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, pierre angulaire de la lutte contre le réchauffement.
Mais les engagements actuels des Etats signataires, même s’ils étaient enfin respectés, entraîneraient une hausse de 5 à 10 % des émissions, mettant le monde sur une trajectoire au mieux de 2,4 °C d’ici la fin du siècle. Et avec les politiques menées actuellement, c’est un catastrophique +2,8 °C qui se profile, selon l’ONU.
La crainte d’une « reculade »
Symbole de la « reculade » que beaucoup disent craindre, seuls 29 pays ont déposé depuis la COP de 2021 des plans de réductions rehaussés, alors même qu’ils avaient adopté un « pacte » les appelant à le faire. Les éventuelles annonces de réductions supplémentaires à Charm el-Cheikh seront donc scrutées de près.
Tout comme celles sur l’aide aux pays pauvres et souvent les plus exposés aux effets du réchauffement, même s’ils n’y ont presque pas contribué, ayant des émissions de gaz à effet de serre minimales. Dans un geste que beaucoup de militants espèrent plus que symbolique, les délégués à la COP27 ont d’ailleurs décidé dimanche de mettre pour la première fois à l’agenda officiel de la conférence la question épineuse du financement des dommages déjà causés par le réchauffement.