Alerte à New Delhi sur des niveaux de pollution « dangereux », à cause des brûlages agricoles
Emissions•Ce jeudi, la ville enregistre 40 fois le niveau maximum des particules les plus dangereuses fixé par l’Organisation mondiale de la santé20 Minutes avec Agences
La pollution atmosphérique à New Delhi atteignait jeudi des niveaux « dangereux », en raison de milliers de brûlages agricoles pratiqués dans le nord de l’Inde. Ces derniers s’ajoutent aux émissions industrielles et à celles du transport routier. Selon la société suisse de surveillance de la qualité de l’air, IQAir, les niveaux des particules les plus dangereuses, les matières particulaires PM 2,5 – si petites qu’elles peuvent s’infiltrer dans le sang – s’élevaient à 588 par mètre cube tôt jeudi matin.
Cela représente presque 40 fois le niveau maximum fixé par l’Organisation mondiale de la santé. IQAir estampille ces niveaux de pollution de la mention « dangereux ». Chaque hiver, l’air étant plus frais, un brouillard jaunâtre et toxique stagne et persiste dans la mégapole de 20 millions d’habitants.
1,67 million de décès en 2019
En 2020, une étude du Lancet a attribué 1,67 million de décès liés à la pollution atmosphérique en Inde en 2019, dont près de 17.500 dans la capitale. « C’est vraiment le pire moment pour se retrouver en extérieur à Delhi, a déclaré Hem Raj, un policier de 42 ans, dans le centre de la capitale, on ne se réveille jamais en forme avec une telle pollution ». « On sent que le corps est fatigué et léthargique le matin […]. Les yeux sont toujours larmoyants et la gorge irritée après des heures passées dans les rues de Delhi », a-t-il confié.
Les autorités de la ville annoncent régulièrement différents plans destinés à réduire la pollution, mais ils demeurent sans grand effet. Les brûlages agricoles répandus à travers le Pendjab et d’autres États sont en principe interdits, mais les agriculteurs restent indifférents aux appels en faveur de pratiques non polluantes.
« Nous savons qui transforme Delhi en chambre à gaz »
Une situation qui a pris un tour politique, la capitale indienne et l’Etat du Pendjab étant gouvernés par le parti Aam Aadmi, rival du parti Bharatiya Janata (BJP) du Premier ministre Narendra Modi. « À ce jour, le Pendjab, un État dirigé par l’AAP, connaît une augmentation de plus de 19 % des brûlis agricoles par rapport à 2021 », a accusé mercredi sur Twitter le ministre de l’Environnement Bhupender Yadav, membre du BJP. « Nous savons qui transforme Delhi en chambre à gaz », a-t-il ajouté.