ERADICATIONAbattage massif de bouquetins dans les Alpes, un « massacre » selon les ONG

Haute-Savoie : Soixante-quinze bouquetins abattus, les associations crient au « massacre »

ERADICATIONLa préfecture de Haute-Savoie a pris un arrêté visant à abattre 75 bouquetins dans le massif de Bargy afin de limiter les risques de contamination à la brucellose
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • Le préfet de Haute-Savoie a ordonné l’abattage de 75 bouquetins, une espèce protégée, dans le massif du Bargy. L’opération a débuté lundi.
  • Les autorités veulent éradiquer l’épidémie de brucellose qui touche cette population et préserver les animaux sains.
  • Mais les associations dénoncent « un massacre » estimant que la mesure est « disproportionnée » au regard du nombre de bouquetins réellement atteints par la maladie.

L’ordre a été donné par le préfet de Haute-Savoie. L’opération a débuté lundi dans le massif du Bargy, où 75 bouquetins, une espèce protégée, doivent être abattus jusqu’à ce mardi soir sur une population de 370 individus. L’objectif est, selon les autorités, de d' « éradiquer la brucellose » et de « préserver » ainsi les animaux qui n’en sont pas atteints.

A la mi-mars, le préfet avait déjà publié un arrêté autorisant alors l’élimination d’un maximum de 170 bouquetins. Un arrêté qui avait été suspendu par le tribunal administratif de Grenoble. Cette fois, le nombre a été abaissé à 75.

Au printemps, une première fois, puis fin septembre, 96 bouquetins ont été capturés afin de subir des tests réalisés par l’office français de la biodiversité. Cinq d’entre eux étaient porteurs de cette maladie contagieuse et transmissible à l’homme.



« Reconstituer rapidement une population viable »

« Les mesures prévues n’ont pas pour objet d’éradiquer les bouquetins sur le Bargy mais bien de constituer un noyau d’animaux sains d’environ 300 animaux à même de reconstituer rapidement une population viable et indemne de la brucellose », argumente la Préfecture dans un communiqué. Sauf que les associations environnementales ne partagent pas cet avis.

Le Conseil national de protection de la nature a d’ailleurs émis un avis défavorable à ce sujet estimant que la mesure était « disproportionnée » au regard du nombre de bouquetins malades, « quatre dans tout le massif ».

« L’abattage des bouquetins ne règle en rien l’épidémie »

Pour France Nature Environnement (FNE), il s’agit tout simplement d’un « massacre ». « Depuis hier matin et jusqu’à ce soir, sur ordre du préfet, les agents de l’OFBiodiversité tirent et tuent les bouquetins non marqués du massif du Bargy. Aucun test n’est réalisé alors qu’on sait qu’environ 96 % d’entre eux sont sains », dénonce-t-elle rappelant que les scientifiques sont nombreux à expliquer que « l’abattage des bouquetins ne règle en rien l’épidémie ». « D’abord parce qu’il est impossible de tous les éliminer, ensuite parce que ce genre d’opération entraîne la dispersion », souligne l’association.


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« La brucellose présente un risque important pour la santé publique et la pérennité du modèle agricole haut-savoyard », répond la préfecture, quelques jours avant la visite du ministre de l’Agriculture attendu en début de semaine prochaine en Haute-Savoie.