HEcatombe168 brebis chutent d’une falaise dans les Pyrénées, l’ours accusé

Pyrénées : 168 brebis chutent d’une falaise en Ariège, l’ours pointé du doigt par les bergers

HEcatombeAu moins 168 brebis sont mortes ce week-end dans les Pyrénées ariégeoises, dans un « dérochement » que les bergers attribuent à la présence d’un ours
Hélène Ménal

H.M. avec AFP

L'essentiel

  • Près de 170 brebis sont mortes ce week-end en Ariège en tombant d’une falaise.
  • Les bergers accusent l’ours, les amis du plantigrade se montrent sceptiques.
  • Ce carnage intervient dans un climat tendu sur ces estives où l’autorisation donnée par la préfète d’effaroucher les ours a été retoquée à deux reprises par la justice.

Les images diffusées sur les réseaux sociaux par les bergers sont assez insoutenables. Au moins 168 brebis ont été retrouvées mortes dimanche, au pied d’une falaise, dans l’estive de Courmebière, en Ariège. L’annonce de ce « dérochement » – la chute massive d’un troupeau effrayé – a été faite sur la page Facebook de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine Ariège-Pyrénées (Aspap) qui attribue ce nouveau drame pastoral à la prédation d’un ours. « Courage aux éleveurs et bergers impactés ! Combien de drames encore avant que de vraies solutions nous soient proposées ? », lancent les auteurs du post.

Christine Téqui (PS), la présidente du conseil départemental, apporte elle aussi son soutien aux professionnels : « Je suis en colère, écrit-elle, parce que le travail quotidien de nos éleveurs est mis à mal par un État sourd aux appels à l’aide. »

Alain Servat, le président de la Fédération pastorale de l’Ariège est sûr que ce dérochement porte l’empreinte d’un ours. « Il n’y a pas de doute, 168 brebis qui se jettent dans le vide, il doit bien y avoir quelque chose derrière qui les pousse », a-t-il confié à l’AFP.

Et pourquoi pas un orage ?

Mais, évidemment, du côté des amis des ours, on se montre plus sceptique. « N’importe quoi peut faire dérocher un troupeau, un chien, un sanglier, un orage… Mais il n’y a que si c’est l’ours, ou si on laisse penser que c’est l’ours, que ce sera indemnisé (…) même en l’absence d’indices de prédation », soutient Alain Reynes, le directeur de l’association Pays de l’ours - Adet.



Ce nouveau carnage intervient dans un climat tendu dans les estives du Couserans. Cet été, la préfète de l’Ariège a pris à deux reprises des arrêtés autorisant l’effarouchement des ours, notamment en leur tirant dessus avec des balles en caoutchouc. Mais, à chaque fois, le tribunal administratif de Toulouse a suspendu ces autorisations à la demande des défenseurs des animaux.