Royaume-Uni : Les coiffes de la garde royale bientôt fabriquées avec de la fausse fourrure ?
ANIMAUX•La tradition impose, jusqu'à aujourd'hui, l'utilisation de la fourrure d'ours, une pratique dénoncée à maintes reprises par l'association PETA20 Minutes avec agence
Une page s’est tournée au Royaume-Uni avec l’accession au trône du roi Charles III après le décès de la reine Elizabeth II inhumée lundi. Connu pour sa forte conscience écologique, le nouveau souverain pourrait rompre avec une très ancienne tradition. Les coiffes des gardes royaux sont fabriquées à partir de véritables fourrures d’ours noir canadien. Une pratique qui hérisse les poils de l’association PETA et qui a donné des idées à une entreprise française.
Un chapeau plus léger
Ecopel, un fabricant de fausses fourrures de luxe, propose de trouver une alternative et même de fournir les gardes en chapeau et ce gratuitement durant une décennie. La société, dont le showroom se trouve à Paris, a déjà créé un prototype. Il lui a fallu 18 mois de travail, a expliqué le chef d’entreprise Christopher Sarfati au micro d’Europe 1.
« La taille du poil de l’ours est de 9,5 cm. Pour nos fibres, on utilise des poils plutôt de 5 à 6 centimètres et on a réussi à réduire de 25 % le poids du chapeau », a-t-il détaillé.
Un ours tué = une coiffe
Le patron a même déjà présenté son projet officiellement à l’État-major, à Westminster et aux députés britanniques. « La plupart des députés ne savaient pas qu’on tuait un ours pour faire un chapeau. »
Avec un animal abattu, il est possible de concevoir un unique chapeau pour les gardes de Buckingham Palace, selon l’association PETA. La valeur d’une coiffe serait de 2.000 euros. Selon The Independent, le gouvernement a dépensé plus d’un million de livres sterling en chapeaux en fourrure d’ours entre 2014 et 2019 soit environ 1,2 million d’euros.
Une pétition lancée
En Angleterre, le sujet est d’actualité. En mai dernier, l’association PETA avait lancé une pétition afin que la fourrure d’ours ne soit plus utilisée. Un texte, qui est toujours en ligne, avait trouvé un écho significatif. « Le ministère de la Défense n’a aucune raison de continuer à financer l’abattage d’ours pour la confection de couvre-chefs de cérémonie, avait-elle argumenté, puisqu’il existe une solution de rechange indiscernable, imperméable et imitant la véritable fourrure d’ours en termes d’apparence et de performances. »
Sur les réseaux sociaux, les défenseurs des animaux mitraillent toujours de messages Boris Johnson, l’ancien Premier ministre anglais, et Liz Truss, qui lui a succédé le 5 septembre dernier. Ils utilisent le hashtag #MoDGoFurFree.