Dans un Pakistan sous les eaux, le chef de l’ONU évoque « folie » des énergies fossiles et un « carnage climatique »
ALERTE•Antonio Guterres effectue une visite à travers un Pakistan dévasté par de catastrophiques inondations20 Minutes avec AFP
«Depuis Islamabad, je lance un appel mondial : arrêtez cette folie. » Tels sont les mots d'Antonio Guterres, qui effectue une visite à travers un Pakistan dévasté par de catastrophiques inondations. « Le Pakistan et d’autres pays en développement paient un prix horrible pour l’intransigeance des grands émetteurs, qui continuent à miser sur les énergies fossiles », a fait valoir ce samedi le secrétaire général des Nations Unies dans un tweet. « Depuis Islamabad, je lance un appel mondial : arrêtez cette folie. Investissez dès maintenant dans les énergies renouvelables. Mettez fin à la guerre contre la nature », a asséné celui qui effectue une visite à travers un Pakistan dévasté par de catastrophiques inondations.
Près de 1.400 personnes ont péri depuis juin dans ces inondations. Ayant redoublé d’intensité à cause du réchauffement climatique, celles-ci sont causées par des pluies de mousson torrentielles et ont recouvert un tiers du Pakistan - une zone de la taille du Royaume-Uni –, détruisant habitations, commerces, routes, ponts et récoltes agricoles.
« C’est de la folie, c’est un suicide collectif »
Antonio Guterres espère que sa visite encouragera la communauté internationale à soutenir financièrement le pays, qui estime avoir besoin d’au moins dix milliards de dollars pour réparer et reconstruire les infrastructures endommagées ou détruites. Une somme impossible à rassembler seul pour le Pakistan, à cause de son fort endettement.
Vendredi, le secrétaire général des Nations Unies s’était déjà indigné de l’indifférence du monde, en particulier des pays les plus industrialisés, face au changement climatique. « C’est de la folie, c’est un suicide collectif », avait-il constaté. Et ce samedi, dans l’après-midi, Antonio Guterres a déclaré n’avoir « jamais vu » une telle catastrophe climatique, qu’il a qualifiée de « carnage », lors d’une conférence de presse dans la ville portuaire de Karachi. : « J’ai vu de nombreux désastres humanitaires dans le monde, mais je n’ai jamais vu de carnage climatique de cette ampleur. Je n’ai simplement pas de mots pour décrire ce que j’ai vu aujourd’hui. »
Le Pakistan est responsable de moins de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (pour 3 % de la population mondiale), mais il figure en 8e position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l’ONG Germanwatch. Cette année, le pays a déjà été confronté à une vague de chaleur qui a parfois dépassé les 50 °C, des feux de forêts ravageurs et des crues dévastatrices causées par la fonte rapide des glaciers.
Notre dossier sur le Pakistan
Antonio Guterres doit visiter samedi la cité millénaire de Mohenjo Daro, classée au patrimoine mondial de l’Unesco et menacée par les flots.