Incendies en Bretagne : Des vigies surveilleront les sommets des Monts d’Arrée pendant l’été
SENTINELLES DU FEU•Le conseil départemental du Finistère souhaite que des personnes puissent donner l’alerte rapidement en cas de départ de feu dans ce secteur peu habitéCamille Allain
L'essentiel
- Plusieurs incendies ont ravagé des hectares de landes cet été en Bretagne, notamment dans les Monts d’Arrée.
- Le président du conseil départemental du Finistère a annoncé qu’il recruterait des vigies pour surveiller la lande depuis les sommets bretons.
- Une meilleure formation des pompiers est également envisagée, notamment pour améliorer la lutte contre le feu de forêt.
Appelez-les vigies, veilleurs ou sentinelles. L’été prochain, ils seront perchés sur les plus hauts sommets des Monts d’Arrée pour guetter les éventuels départs de feu. Déjà à l’étude depuis les dramatiques incendies qui ont ravagé la lande bretonne cet été, cette piste a été confirmée ce lundi par Maël de Calan. Le président du département du Finistère espère ainsi qu’un éventuel départ de feu puisse être repéré « en quelques minutes et pas en quelques heures » dans ce secteur de Bretagne peu densément peuplé.
L’élu Les Républicains souhaite que ces hommes et ces femmes soient perchés en haut du Menez Hom (330 mètres) et du mont Saint-Michel-de-Brasparts (381 mètres), où la chapelle a été miraculeusement épargnée. « Ils pourront accueillir les visiteurs et donner l’alerte rapidement en cas de départ de feu », espère le président du conseil départemental. Cette présence devrait avoir lieu pendant les trois mois d’été, où le risque de feu est le plus important.
Moins d’un pompier sur deux formé au feu de forêt
Généralement épargnée par les grands incendies estivaux, la Bretagne a subi d’importants dégâts cet été, notamment dans les Monts d’Arrée, où 2.200 hectares de lande ont brûlé, mais également à Brocéliande. Face à une sécheresse d’ampleur et aux chaleurs torrides, la région a été confrontée à des feux d’envergure. S’ils n’ont fait aucune victime, ils ont révélé quelques lacunes, notamment dans la formation des secours. « Nous devons progresser dans nos moyens matériels et humains. Dans le département, 44 % des sapeurs-pompiers sont formés à la gestion du feu de forêt. Nous devons doubler ce nombre en deux ans », assure le préfet Philippe Mahé, qui prévient : « Le feu n’attend pas. »
Pour y parvenir, les autorités bretonnes souhaitent s’inspirer des formations distillées aux équipes de secours du sud de la France. « Il existe là-bas une culture du risque du feu de forêt », juge le préfet. Une amélioration de la coordination avec les agriculteurs est aussi souhaitée.