Pollution : Le coût social du CO2 serait bien plus élevé qu’estimé, selon une étude
ENVIRONNEMENT•L’émission dans l’atmosphère d’une tonne de CO2 coûterait au moins 185 dollars à la société20 Minutes avec agences
Et si la transition écologique n’était finalement qu’une question d’argent ? La conclusion d’une étude publiée ce jeudi pourrait alors aider à accélérer le processus. Selon les résultats publiés dans la revue Nature, le coût global des émissions de carbone pourrait être près de quatre fois plus élevé que dans les calculs actuels.
Cette étude analyse le « coût social du carbone », une méthode qui compile les effets négatifs (sanitaires, économiques…) de l’émission dans l’atmosphère d’une tonne de CO2, un des gaz à effet de serre résultant de l’activité humaine et responsable du réchauffement climatique.
Un coût revu à la hausse pour la santé et l’agriculture
Il permet notamment d’évaluer la différence entre ce coût et les dépenses pour éviter de relâcher cette tonne de CO2 et permet par exemple d’évaluer les montants de dispositifs comme la taxe carbone. La plupart des acteurs de la lutte contre le changement climatique s’accordent sur l’importance de la fixation du prix des émissions de gaz à effet de serre pour accélérer leur réduction.
L’an dernier, un groupe d’experts mandaté par l’administration américaine avait évalué ce « coût social du carbone » à 51 dollars par tonne, tout en reconnaissant que ce chiffre était sans doute sous-estimé. Selon l’étude publiée jeudi par un groupe d’experts du climat et d’économistes, se basant notamment sur des modélisations dans les deux domaines, le coût réel par tonne serait en fait de 185 dollars.
Les résultats aboutissent à « une révision complète » des bases actuellement utilisées par l’administration américaine, souligne l’auteur principal de l’étude Kevin Rennert, du centre Resources for the Future, basé à Washington. Les principaux secteurs où le coût a été révisé à la hausse sont la santé, pour mieux prendre en compte « l’élévation des taux de mortalité en raison de la hausse des températures », et l’agriculture, a-t-il dit à l’AFP.