Bordeaux : Des vendanges plus précoces que jamais en raison de la sécheresse et de la canicule
CLIMAT•« Le cycle de la vigne s’est accéléré au-delà de ce que l’on connaissait » estime Jacques Lurton, président de l’appellation Pessac-Léognan20 Minutes avec AFP
Les premiers coups de sécateur ont été donnés mardi dans le vignoble bordelais sur les blancs secs, avant même les vendanges des crémants qui, traditionnellement, ouvrent le bal. Il s’agit des vendanges « les plus précoces » jamais connues dans la région, en raison de la canicule et de la sécheresse.
« En 2003, c’était le 18 août, en 2020 le 17, rapporte Jacques Lurton, président du syndicat de l’appellation bordelaise Pessac-Léognan. Là, on aurait même pu les commencer hier, lundi, ou la semaine dernière. Cela est dû à une climatologie exceptionnelle, le cycle de la vigne s’est accéléré au-delà de ce que l’on connaissait. »
« La vigne a souffert, mais pas au point de dépérir »
Dans le Bordelais, comme dans de nombreux bassins viticoles français, les fortes chaleurs de juin, juillet et août ont accéléré la maturation du raisin, contraignant les viticulteurs à avancer les vendanges de plusieurs jours, voire plusieurs semaines. « C’est en ce moment que le pic aromatique du sauvignon est le plus haut, le moment idéal pour ramasser » ajoute Jacques Lurton.
A ces chaleurs caniculaires s’est additionnée une « sécheresse sans précédent en Gironde », souligne encore le patron des Pessac-Léognan. Fort heureusement, « la vigne a tenu. Elle a souffert, mais pas au point de dépérir. »
Dans la région, trois appellations - Pessac-Léognan, Pomerol et Saint-Emilion - avaient cet été obtenu l’autorisation d’irriguer leurs jeunes vignes, mal-en-point du fait des conditions climatiques extrêmes.
Des vendanges le 1er septembre pour les rouges ?
Du côté des crémants bordelais, qui donnent traditionnellement le coup d’envoi des vendanges, près de 400 vendangeurs sont à pied d’œuvre pour démarrer mercredi chez le producteur Bordeaux Families et ce, pour trois semaines de récolte.
« Malgré les fortes chaleurs enregistrées ces dernières semaines, le millésime 2022 saura séduire ses consommateurs, avec une cuvée d’une belle maturité, tout en conservant une bonne acidité », a déclaré le groupe constitué des caves bordelaises Louis Vallon et Sauveterre-Blasimon-Espiet.
« Pour les rouges, je vois le début des vendanges le 1er septembre. Mais il faut voir comment les choses vont évoluer après les pluies du week-end dernier », a estimé Jacques Lurton.