Sécheresse historique : Le monde agricole va devoir adapter sa consommation d’eau, annonce le gouvernement
CLIMAT•Pour le ministre de la Transition écologique et celui de l’Agriculture, il n’y a plus le choixM.d.F. avec AFP
La France connaît cette année une sécheresse « historique » et face à ça, « l’adaptation, ce n’est pas une option, c’est de toute façon une obligation », assure le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Dans une interview à la Provence publiée ce vendredi, il assure que le gouvernement veut « faire passer des messages sur la nécessité et le besoin d’accélérer les transitions » notamment sur l’utilisation de l’eau.
En amont d’une journée de rencontres dans les Alpes-de-Haute-Provence avec des agriculteurs touchés par la sécheresse, en compagnie du ministre de l’Agriculture, Christophe Béchu a rappelé que « l’eau potable c’est 20 % des prélèvements de la consommation. Les usages agricoles, c’est le double ». Le ministre de la Transition écologique qui a signé fin juillet un décret autorisant le contrôle et le suivi des niveaux même en hiver, insiste sur la gestion en amont des crises : « qu’on n’attende pas l’étiage bas pour se poser la question ».
L’épineuse question de l’arrosage des récoltes ?
Également interviewé par La Provence, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, abonde en se demandant « comment récupérer de l’eau dans les périodes où les précipitations sont excessives pour les mobiliser en période de pénurie sans impacter les autres besoins ». Interrogé sur les arrosages agricoles en cette période de crise, Marc Fesneau a estimé que « s’il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de récolte et si pas de récolte c’est la question de la souveraineté alimentaire qui se pose. Parfois, le seul fait d’abreuver le bétail est un problème et il faut y veiller aussi ».
Pour les cultures les plus gourmandes en eau, comme celle du maïs, Marc Fesneau a assuré qu'« on n’a pas attendu l’épisode de 2022. Des systèmes plus économes en eau sont installés », ajoutant qu’en l’absence de maïs pour nourrir le bétail, « on est obligés d’importer du soja qui est un produit de la déforestation », plaidant pour « une vue d’ensemble ».