POLLUTIONL'alerte au gaz toxique liées aux algues vertes levée en Bretagne

Bretagne : Alerte levée après les émanations de gaz toxique liées aux algues vertes dans les Côtes-d’Armor

POLLUTIONLe seuil d’alerte pour l’exposition à l’hydrogène sulfuré a été dépassé mercredi sur une plage de la baie de Saint-Brieuc, dans les Côtes d’Armor
Camille Allain

C. A.

L'essentiel

  • Récemment installés, les capteurs d’hydrogène sulfuré ont dépassé le seuil d’alerte à Hillion, dans les Côtes-d’Armor.
  • Ce gaz, potentiellement mortel, est généré par les algues vertes en putréfaction qui s’échouent sur les plages bretonnes.
  • Le réseau de capteurs vise à protéger les populations mais aussi à apporter plus de transparence sur la dangerosité des sites les plus touchés.

EDIT du 22 juillet : La préfecture des Côtes d’Armor a levé le dispositif d’alerte sur le site de la plage de Saint-Guimond le vendredi 22 juillet, les mesures n’ayant pas dépassé 1 ppm.

Les capteurs ont déjà retenti. Installés début juillet sur les côtes du nord de la Bretagne, les appareils de mesure des émanations d’hydrogène sulfuré ont émis leur première alerte. Ce gaz, potentiellement mortel, est généré par les algues vertes en putréfaction. Il a déjà tué plusieurs animaux en Bretagne, peut-être même des hommes. Mercredi, le seuil d’alerte a été dépassé pour la première fois depuis l’installation des 12 capteurs début juillet.

Sur la plage de Saint-Guimond, à Hillion (Côtes-d’Armor), un relevé a montré une concentration de 1,565 ppm (partie par million) dans la nuit de mardi à mercredi. Un chiffre qui dépasse le seuil fixé à 1 ppm par le Haut conseil de la santé publique et qui a engendré le placement en alerte du secteur pendant au moins deux jours. La préfecture des Côtes-d’Armor rappelle qu’il est nécessaire de « se tenir éloigné des zones d’échouage d’algues vertes » et de « respecter les interdictions d’accès » aux sites concernés. Les concentrations sont depuis redescendues.

La crainte d’échouages massifs cet été

Renforcé au début de l’été, le réseau de mesure piloté par l’association Air Breizh compte désormais douze capteurs répartis dans différents sites régulièrement pollués par les algues vertes. Après un hiver calme et un printemps très chaud, les stocks d’algues vertes présents aux abords des côtes bretonnes étaient très importants cette année. Les spécialistes craignaient que les échouages soient conséquents cet été, notamment dans la baie de Saint-Brieuc, particulièrement touchée ces dernières années.

Epinglé par la Cour des comptes puis par le Sénat, le plan de lutte contre les algues vertes a été jugé « largement insuffisant » par les autorités de contrôle, qui ont invité l’Etat et les collectivités à mettre davantage de moyens pour soigner ce fléau qui pourrit sur les plages bretonnes depuis quarante ans. Un nouveau plan a été lancé pour une période de cinq ans. Il vise notamment à réduire les apports de nitrates dans les cours d’eau qui font exploser les concentrations en azote dans les baies peu profondes du littoral breton. L’épandage de lisier et l’usage de produits phytosanitaires par le secteur agricole sont notamment visés.