Qu’est-ce que c’est une « plage neutre en carbone » ?
ECOLOGIE•Grâce à des procédés écologiques sur place mais aussi à des compensations à l’autre bout de la planète, la plage Baia Bella, à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes), a même « une consommation négative » selon un certificateur
Fabien Binacchi
L'essentiel
- A Beaulieu-sur-mer, sur la Côte d’Azur, Baia Bella, revendique le statut de « première plage de France neutre en carbone ».
- Des panneaux solaires sont notamment installés sur le toit et les eaux de pluie et surtout celle des douches sont réutilisées pour l’arrosage.
L’écologie même pendant les vacances, c’est la promesse de Baptiste Vannini, gérant d’une plage privée sur la Côte d’Azur qu’il présente comme « la première de France neutre en carbone ». « Nous faisons tout pour limiter notre impact sur place. Et pour contrebalancer ce qu’il n’est pas ou pas encore possible de réduire, nous accompagnons deux projets en faveur de l’environnement » à des milliers de kilomètres de là, indique le responsable. Un au Mexique pour la valorisation des déchets en créant des emplois et un autre en Amazonie pour la protection de la forêt et des populations.
Avec cette formule, Baia Bella et ses 500 m2 léchés par la Méditerranée, à Beaulieu-sur-Mer, entre Nice et Monaco, arrivent même à « une consommation négative ». C’est un rapport d’Allcot, une société privée spécialiste de la mise en place d’outils de gestion des émissions de gaz à effet de serre que le gérant a spécialement mandatée, qui l’affirme.
Un investissement financier et « surtout du bon sens »
D’après les calculs de ce certificateur, sur ses six mois d’ouverture, pour sa première année d’exploitation en 2021, l’empreinte carbone totale de Baia Bella a été de 13,5 t équivalent CO2. Ces actions « vertes » lui permettant de compenser 26 t de carbone, elle se retrouve donc avec un solde négatif de 12,5 t.
« C’est en répondant à l’appel d’offres pour l’exploitation de la plage que l’idée nous est venue d’aller jusqu’au bout du procédé. En mettant en avant tous les procédés écologiques que nous avions prévus », explique Baptiste Vannini. Des panneaux solaires sont installés sur le toit. Les eaux de pluie et surtout celle des douches sont également réutilisées pour l’arrosage. « Pour ça, il faut un investissement financier qui est amorti en plusieurs années. Mais pour le reste c’est surtout du bon sens », lâche-t-il.
Les plantes utilisées sont justement économes en eau. Le mobilier est en matériaux naturels « tel que le bois d’exploitation de forêts européennes ». Il est aussi fabriqué en Europe, « pour limiter l’empreinte carbone du transport ». La quasi-totalité des contenants de boisson sont en verre consigné. Les produits alimentaires sont le plus souvent locaux et issus d’une agriculture raisonnée, jure les responsables de Baia Bella. Et les fournisseurs récupèrent leurs emballages en plastique et en polystyrène.
Bientôt l’employé du mois le plus « green » ?
« Tous les employés sont également sensibilisés à faire des économies d’énergie, sur place, mais aussi tout simplement pour venir à la plage en covoiturant ou en utilisant des modes déplacement doux », précise encore le gérant. Il réfléchit même à mettre en place un système de récompense pour l’employé du mois le plus « green ».
Selon Allcot, Baia Bella pourrait encore réduire son impact d’un tiers en modifiant notamment ses systèmes de réfrigération, en utilisant des fours plus économes en énergie ou en remplaçant le charbon de bois par du bois pour ses barbecues. Baptiste Vannini compte bien continuer progressivement.
Notre dossier Environnement
« L’écologie est bien sûr un critère de plus en plus important pour la clientèle. Mais je fais ça surtout par conviction, assure-t-il. Ça fait 13 ans que je participe à des opérations de nettoyage des fonds marins sur la Côte d’Azur. Et je vois l’impact que ça a. Comment la nature reprend ses droits. »