Occitanie : Chamallows grillés, bivouac... Le Parc des Cévennes gronde les influenceurs indélicats
NATURE•Le site fustige les vidéos mettant en scène des infractions à la réglementationNicolas Bonzom
L'essentiel
- Le Parc national des Cévennes déplore que de plus en plus de vidéos mettant en scène des infractions à la réglementation sur le site circulent sur les réseaux sociaux.
- Parmi ces grosses bêtises, le grillage de chamallows, les feux de camp, l’utilisation de drones ou la promenade de chiens non-tenus en laisse.
- La direction du parc rappelle les influenceurs à l’ordre, et demande aux plates-formes d’agir pour que ce type de comportements ne soit plus mis en avant.
Une nouvelle espèce, particulièrement invasive, pousse comme des champignons dans le Parc national des Cévennes, en Occitanie : les influenceurs. Et la direction du site naturel est particulièrement en rogne. Car il arrive que certains de leurs posts montrent à des milliers, voire à des dizaines de milliers d’internautes, des infractions à la réglementation. Ce qui met en péril cet écosystème fragile.
D’abord, les feux de camp, qui font courir de gros risques d’incendies. « Nous traversons un épisode de sécheresse intense, et cet été est celui de tous les dangers concernant les risques d’incendies, déplore Anne Legile, la directrice du Parc national des Cévennes. Pourtant, nous assistons à une recrudescence de vidéos où l’on peut voir, par exemple, un père et son fils faisant cuire des chamallows sur le mont Aigoual, des randonneurs aguerris qui bivouaquent autour d’un feu de camp près de l’étang de Barrandon… »
Chiens et drones
Autre infraction malheureusement courante, l’utilisation de drones, qui peuvent effrayer les animaux, ou entrer en collision avec des oiseaux. Ou des chiens non-tenus en laisse. « Nous sommes l’un des rares parcs nationaux à accepter les chiens, mais il est impératif de les tenir en laisse, poursuit la directrice du site. Cette réglementation est essentielle pour protéger la faune et la flore du Parc. Une simple rencontre peut suffire à déloger une famille d’oiseaux protégés, d’insectes rares, de petits et grands mammifères emblématiques. De plus, les troupeaux sont nombreux et la cohabitation avec les moutons et leurs patous, particulièrement réactifs et jaloux, peut s’avérer conflictuelle. »
Tous ces comportements, poursuit Anne Legile, sont « irresponsables car ils risquent d’inciter d’autres personnes à reproduire ces infractions ». Au-delà d’appeler les influenceurs à la raison, le parc languedocien demande à YouTube, Instagram, Twitter et « tous les réseaux sociaux qui hébergent ces contenus à prendre des mesures et à les retirer au plus vite. L’enjeu est trop important pour qu’il puisse être ignoré mais nos demandes et signalements restent pour l’heure sans réponse ».
Il n’est pas question, pour le parc, de fustiger « les initiatives qui visent à mettre en valeur le territoire ainsi que son exceptionnelle biodiversité ». Mais de rappeler aux influenceurs qu’il y a des règles cruciales « pour permettre de préserver ces richesses ».