ENVIRONNEMENTComment la hausse des températures entraîne-t-elle des pics de pollution ?

Lyon : Comment la hausse des températures entraîne-t-elle des pics de pollution ?

ENVIRONNEMENTL'épisode de chaleur qui touche actuellement Lyon et la région Auvergne-Rhône-Alpes va dégrader nettement la qualité de l'air. En cause la formation d'un gaz polluant : l'ozone
Lancelot Mésonier

Lancelot Mésonier

L'essentiel

  • La fin de la semaine va être marquée par une hausse des températures devant atteindre 38 degrés en région lyonnaise.
  • L’observatoire de la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes (Atmo), qualifie l’air de la région de « mauvais » et cela devrait s’aggraver.
  • En cause, l’ozone, réaction entre le dioxyde d’azote et l’oxygène au contact des rayons du soleil.

38 degrés attendus samedi, 34, 35, 36 jusqu’au début de la semaine prochaine. Comme pour une grande partie de l’Hexagone, Lyon et la région Auvergne-Rhône-Alpes entrent dans un épisode quasi-caniculaire. Les départements de la Drôme et de l’Ardèche ont même été placés en vigilance orange canicule.

La hausse significative du mercure va irrémédiablement entraîner une dégradation de la qualité de l’air. Depuis mercredi, l’observatoire de la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes (Atmo) qualifie l’air de la région de « mauvais » et cela devrait s’aggraver d’ici le week-end. « Les prévisions sont difficiles à faire mais cela va être tendu », indique Isabelle Clostre, responsable communication d’Atmo.

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Formation d’une couche d’ozone

« La montée en flèche des températures contribue à la formation d’un gaz polluant : l’ozone », explique Isabelle Clostre, en précisant qu’il n’est que très rarement émis directement par l’activité humaine. « Il se forme à cause de la réaction entre les rayons du soleil et les polluants déjà existants, appelés polluants précurseurs comme le dioxyde d’azote », poursuit-elle.

Pour empêcher l’apparition de l’ozone, il faut donc s’attaquer aux polluants précurseurs en « réduisant très fortement les émissions de composés organiques volatiles, certaines activités industrielles, les émissions de méthane et les transports », énonce Isabelle Clostre. Mais des mesures sont « trop rarement prises », estime-t-elle. Ou tardivement.

Si le seuil d’alerte pour qualifier l’air de « mauvais » a été fixé par l’observatoire à 130 microgrammes d’ozone par m3 d’air, la préfecture utilise un autre barème qui élève le seuil d’alerte à 180 microgrammes. « Il y a un delta important », regrette Isabelle Clostre.

« Le même polluant précurseur créé l’ozone et le détruit également »

Un autre facteur rentre en jeu afin d’éliminer l’azote, un facteur plus étonnant et surtout bien plus difficile à gérer pour l’homme. Pour cela, il faut faire un peu de chimie : l’ozone est formé par le dioxyde d’azote (rejeté par les moteurs à combustion) et l’oxygène lorsqu’ils sont en contact avec les rayons du soleil, comme expliqué précédemment. Mais de manière naturelle, et sans contact avec les rayons solaires, le monoxyde d’azote, lui aussi émis par les moteurs à combustion, vient détruire les particules d’ozone.

« Le même polluant précurseur crée l’ozone et le détruit également », simplifie Isabelle Clostre. Ce phénomène de destruction créé un paradoxe. « Comme il y a plus de voitures dans les grandes villes, il y a plus de monoxyde d’azote. Et une fois le soleil couché, celui-ci va s’attaquer à l’ozone. Dans les zones rurales, ce phénomène sera donc bien moindre », précise la responsable communication d’Atmo.