D’après une récente étude des chercheurs de l’université d’Exeter (Royaume-Uni), les choucas, une espèce de corbeau, modulent leurs cris pour proposer et voter des décisions collectives. En fonction de l’intensité et du rythme de leurs cris, ils arrivent à déterminer collectivement, comme en démocratie, de leur départ d’un perchoir vers un autre, rapporte la BBC.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs en évolution cognitive ont diffusé à des groupes de choucas des enregistrements de leurs cris. Ils ont alors remarqué que les milliers de volatiles rassemblés réagissaient de la même manière et décidaient de quitter leur perchoir tous ensemble en six minutes environ. Par ailleurs, ce départ collectif ne semble pas être provoqué par la nuisance sonore, la diffusion de bruits de vent ne faisant pas bouger le groupe.

L’impact de la pollution sonore

Selon les scientifiques, cela serait donc la preuve que ces oiseaux réagissent de façon précise à ces cris. « Quand un oiseau appelle, il vote ou signale qu’il veut partir », analyse Alex Thornton, professeur d’évolution cognitive à l’université d’Exeter et co-auteur principal de l’étude. L’objectif de ce mécanisme serait, d’après lui, de protéger les choucas contre les prédateurs et de transmettre les informations entre eux afin d’assurer leur pérennité.

Ces résultats permettraient par ailleurs de mieux comprendre l’impact des pollutions sonores urbaines et routières sur les populations d’oiseaux. « S’ils ne peuvent pas s’entendre et ne peuvent pas se mettre d’accord pour partir ensemble, cela peut avoir de gros impacts sur leur population », ajoute Alex Thornton. En France, d’après le programme Stoc (suivi temporel des oiseaux communs), 43 espèces d’oiseaux ont vu leur population diminuer depuis 1989.