Bretagne : Trop de gastro dans l’eau… Les coquillages malades des défaillances humaines
POLLUTION•Les conchyliculteurs de la baie de Morlaix (Finistère) dénoncent la défaillance des stations d’épuration et la dégradation de la qualité de l’eau dans laquelle leurs huîtres et moules évoluentC. A. avec AFP
L'essentiel
- En Bretagne, la qualité des eaux du littoral a tendance à se dégrader ces dernières années.
- Les professionnels de la mer s’inquiètent de voir leurs huîtres et moules souffrir des pollutions d’origine humaine, notamment la défaillance des stations d’épuration.
- Les pêcheurs demandent que des investissements soient réalisés d’urgence pour stopper ces pollutions récurrentes.
Le plateau d’huîtres donne tout de suite moins envie. Dans la baie de Morlaix (Finistère) comme dans plusieurs secteurs de Bretagne, les coquillages sont malades. La raison ? Une dégradation continue de la qualité de l’eau ces dernières années. La faute à qui ? Aux stations d’épuration, bien souvent. Mal entretenus ou sous-dimensionnés, ces dispositifs d’assainissement décrits comme « défaillants » qui rejettent trop de matière organique dans les eaux de la Manche ou de l’océan Atlantique, dégradant la qualité des eaux. Un constat qui alarme le comité régional de la conchyliculture Bretagne Nord qui dénonce de « multiples altérations de la qualité de ses eaux », du fait de contaminations d'origine humaine.
Les producteurs d’huîtres et de moules souffrent notamment de la multiplication des fermetures temporaires de zones de production du fait de la présence du norovirus, le virus responsable de la gastro-entérite. « Les sources de contamination sont ici exclusivement d’origine humaine, en lien avec des défaillances et/ou des déficiences des dispositifs d’assainissement collectifs, voire individuels », indique le comité dans un communiqué.
Il faut accélérer le calendrier des travaux
Les pêcheurs dénoncent notamment une situation « particulièrement critique » en baie de Morlaix où les contaminations microbiologiques, chimiques et manifestations d’eutrophisation se multiplient depuis le début de l’année 2022. Conscient que la résorption du problème prendra plusieurs années, le comité demande « d’accélérer le calendrier des travaux » prévus en matière d’assainissement.
Dans certains territoires bretons, les nouveaux permis de construire avaient un temps été suspendus par la préfecture, le temps que les collectivités mettent aux normes leurs stations d’épuration. La qualité des eaux du littoral mais aussi des rivières intérieures en souffre terriblement, occasionnant régulièrement des pollutions qui torpillent le milieu naturel.