POLLUTIONDes résidus de pesticides dans 2/3 des produits non bio

Deux tiers des fruits et légumes non bio présentent des traces de pesticides d’après l’ONG Générations futures

POLLUTIONL’association a salué l’effort fourni par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour « avancer dans la transparence »
20 Minutes avec AFP

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Les pesticides s’infiltrent partout dans notre alimentation. L’ONG Générations futures déplore l’existence de résidus dans près de deux tiers des fruits, légumes et céréales non bio, une présence jusque-là sous-estimée selon elle. Elle scrute régulièrement la présence de pesticides dans les fruits et légumes destinés à la consommation.

L’association, qui base son rapport sur les données fournies par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), a salué l’effort fourni par l’institution pour « avancer dans la transparence », en fournissant pour l’année 2020 des résultats sur des échantillons désormais clairement distingués entre les végétaux bio et ceux « issus de l’agriculture utilisant la chimie de synthèse ».

Une présence « jusque-là sous-estimée »

La DGCCRF publie par ailleurs des résultats non seulement sur les résidus supérieurs à la « limite de quantification », c’est-à-dire dont les laboratoires peuvent donner la concentration, mais aussi ceux supérieurs à la « limite de détection, mais non quantifiés ».

« Cela permet maintenant de voir plus complètement la présence des résidus de pesticides dans les aliments d’origine végétale, qui était jusque-là sous-estimée », affirme Générations futures.

« Pas de communication gouvernementale »

Ainsi, selon l’analyse de l’ONG qui se base sur les données de la DGCCRF, 45,9 % de l’ensemble des échantillons, bio et non-bio, révèlent des résidus de pesticides supérieurs à la limite de quantification. C’est « sur ce seul chiffre que l’État communiquait ordinairement auparavant », souligne Générations futures.

Le porte-parole de l’association François Veillerette s’est étonné lors d’un point presse que depuis deux ans « il n’y a pas de communication gouvernementale sur ces chiffres de la DGCCRF ». Le pourcentage passe à 54,5 % en ne considérant que les produits non-bio où sont détectés des résidus supérieurs à la limite de quantification, et à 63,1 % sur les résidus dans les produits non bio supérieurs à la limite de détection. La nouvelle méthode de travail de la DGCCRF ne permet pas pour l’instant de comparer ces chiffres dans le temps.

« Plan d’urgence de réduction des pesticides »

« Le rapport n’est pas sur l’évaluation du risque », a précisé par ailleurs François Veillerette, un processus complexe qui nécessiterait de connaître l’exposition des consommateurs. Mais « les gens veulent manger des aliments qui ne contiennent pas de produits chimiques dangereux », ajoute-t-il.

Conséquence de cette enquête : Générations futures réclame un « plan d’urgence de réduction de l’usage des pesticides » et « un soutien accru à l’agriculture biologique ». L’ONG déplore au passage le report par la Commission européenne de la publication du nouveau règlement « sur l’utilisation durable des pesticides », sous la « pression », selon elle, « de syndicats agricoles comme la FNSEA ​ et la position d’États comme la France ».