POLLUTIONCes plantes pourraient filtrer les microplastiques des eaux usées

Microplastiques : Ces plantes pourraient permettre de filtrer les eaux usées sans nous intoxiquer

POLLUTIONPlusieurs plantes pourraient être utilisées : le gombo, le fenugrec, le tamarin, l’aloé... et bien d’autres encore
20 Minutes avec agences

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L'essentiel

  • Une étude menée par des scientifiques, aux Etats-Unis, prouve que les plantes gluantes peuvent filtrer les particules de microplastique présentes dans nos eaux usées.
  • Ces plantes présenteraient une alternative aux produits chimiques, comme les floculants, utilisés par les usines de retraitement, qui peuvent être nocifs pour les poissons, la nature, et la santé humaine.
  • Parmi ces plantes, on trouve notamment le gombo (ou okra) , qui est utilisé comme épaississant dans nombre de recettes.

L’utilisation du gombo ou d’autres plantes gluantes pourrait permettre de filtrer le microplastique des eaux usées sans utiliser de produits de synthèse. C’est le résultat d’une étude menée par des scientifiques aux Etats-Unis et présentée ce mardi.

Ces recherches pourraient offrir une alternative à l’utilisation de produits chimiques dans les usines de traitement des eaux usées, qui posent eux-mêmes des risques pour la santé. Les microplastiques, particules de 5 mm ou moins, nuisent aux poissons, à l’environnement, et pourraient être néfastes pour la santé humaine.

La dangerosité des floculants

Les usines de traitement des eaux usées les éliminent généralement en deux temps : ceux flottant à la surface sont retenus et le reste est aggloméré par des produits chimiques, appelés floculants, afin d’être plus faciles à filtrer. Mais ces floculants peuvent se décomposer en autres substances toxiques, elles aussi dangereuses pour l’humain.

Pour filtrer les microplastiques, « nous devrions utiliser des matériaux naturels qui ne sont pas toxiques », explique Rajani Srinivasan, chercheuse à la tête de l’étude. Le gombo (ou okra) est utilisé comme épaississant dans nombre de recettes. Après avoir étudié sa capacité à purger l’eau de polluants d’origine textile, la scientifique s’est penchée sur une application pour les microplastiques.

Des plantes déjà utilisables en station d’épuration

Les chercheurs ont cherché à savoir si des plantes facilement accessibles (gombo, aloé, cactus, fenugrec, tamarin ou psyllium) pourraient remplacer les floculants. Des essais ont été réalisés avec des eaux polluées aux microplastiques. Il s’avère qu’un mélange de gombo et de fenugrec est le plus efficace dans l’eau de mer et qu’une variante gombo-tamarin fonctionne parfaitement en eau douce.

Ces produits sont au moins aussi efficaces – sinon plus – que les floculants. Ils sont en outre non toxiques et déjà utilisables dans les stations d’épuration telles qu’elles existent aujourd’hui. Rajani Srinivasan espère pouvoir, à terme, commercialiser ce procédé pour permettre un plus large accès à de l’eau propre.