Hauts-de-France : La hausse du niveau de la mer risque de toucher principalement deux villes
MONTEE DES EAUX•Deux villes du littoral du Nord et du Pas-de-Calais sont les plus menacées en cas de submersion marineG.D.
Calais et Dunkerque sous les eaux. Selon un classement établi par Le Figaro, les villes du Pas-de-Calais et du Nord risquent d’être les plus touchées de France par la hausse du niveau de la mer due au réchauffement climatique.
D’après les calculs, Calais devrait affronter une submersion de 98 % de sa superficie et près de 82 % du territoire de Dunkerque serait recouvert par la mer. Avec 30 % de surface sous les eaux, Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais se glisse aussi à la 10e place des villes menacées.
Une zone jalonnée de wateringues
La raison : les deux communes forment avec Saint-Omer, à l’intérieur des terres, un triangle représentant un vaste polder où environ 1.000 km2 sont situés sous le niveau de la mer. Cette zone est jalonnée de wateringues, ce réseau de canaux, d’écluses et de stations de pompage, chargés d’évacuer régulièrement l’eau vers la mer.
Or, ce dispositif qui permet de maintenir le secteur au sec coûte de plus en plus cher et n’a pas forcément été aussi bien entretenu qu’en Belgique ou aux Pays-Bas où le même problème de submersion marine existe. A Calais, un plan pluriannuel d’investissement existe et les habitants en financent une partie à travers une taxe spécifique qui vient d’ailleurs d’augmenter.
Plan de prévention des risques littoraux
En fait, le scénario catastrophe d’une submersion massive est connu de longue date, mais, dans le Nord et le Pas-de-Calais, les pouvoirs publics ont mis du temps avant de réagir. En novembre, une enquête publique a été menée par la préfecture du Nord pour établir un nouveau plan de prévention des risques littoraux entre Dunkerque et Bray-Dunes, dans le Nord. Le précédent était devenu obsolète. A Dunkerque, comme à Calais, des systèmes de digues protègent le littoral. Mais ce système n’est pas infaillible.
« Le territoire du Dunkerquois, par exemple, a été concerné à plusieurs reprises par des tempêtes exceptionnelles, notamment celles de 1949 et 1953, qui ont entraîné la rupture de la digue des Alliés et l’inondation de certains quartiers, rappelle la préfecture. Bien que des travaux de renforcement de la digue des Alliés aient été réalisés, le risque demeure dans le contexte de dérèglement climatique ».