C’est un triste spectacle auquel assistent les forestiers de l’Office national des forêts (ONF) depuis le début de l’année. Dans la forêt du Gâvre, au nord de la Loire-Atlantique, plusieurs dépôts sauvages ont été constatés en quelques jours. « Des plaques de plâtre, des pots de peinture, des encombrants, des déchets verts…, déposés là par des entreprises ou des particuliers, déplore Romain Perrot, chargé de communication à l’ONF des Pays-de-la-Loire. Il y en a malheureusement assez régulièrement dans l’année mais depuis deux semaines, le phénomène est en recrudescence. C’est à chaque fois traumatisant et dramatique. »

Car au-delà de leur caractère inesthétique, ces incivilités peuvent polluer les eaux et les sols, et s’avérer dangereux pour la faune et la flore. « Certains dépôts sauvages contiennent des matériaux nocifs comme l’amiante, explique l’ONF. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, même les déchets verts ne sont pas les bienvenus en forêt ! En effet, ils favorisent les plantes envahissantes, mettent beaucoup de temps à se transformer en humus : ces résidus dégradent les sols forestiers et peuvent même les asphyxier. »

Des « pièges photographiques »

Alors que des enquêtes sont en cours pour tenter de retrouver les contrevenants (qui risquent des amendes allant de 135 à 75.000 euros, voire une peine de prison), les forestiers annoncent réfléchir à passer à la « vitesse supérieure ». Des dispositifs de « pièges photographiques », sortes de radars permettant une meilleure surveillance, pourraient être prochainement installés dans certaines zones régulièrement visées.

En attendant, les citoyens qui constateraient ce type de dépôt sauvage (au Gâvre ou ailleurs) peuvent le signaler sur « Sentinelles de la Nature » une plateforme en ligne créée par l’association France nature environnement.