CONTESTATIONEn Bretagne, un projet de ferme géante de saumons inquiète les associations

Bretagne : Le projet de ferme géante de saumons inquiète associations et syndicats

CONTESTATIONA Plouisy, une manifestation a été organisée pour dénoncer le projet porté par le Norvégien Smart Salmon
Camille Allain

C. A. avec AFP

«La Bretagne a-t-elle encore besoin de ça ? ». Les représentants de la Confédération Paysanne sont remontés et l’ont fait savoir aux élus du pays de Guingamp. Le syndicat agricole a écrit aux représentants politiques locaux pour faire part de ses inquiétudes au sujet du projet de ferme à saumons géante porté par la société norvégienne Smart Salmon. Dimanche, entre 150 et 200 personnes étaient réunies sur le site où doit se monter cette ferme usine. Une parcelle de dix hectares de terres arables située dans la zone industrielle de Plouisy doit être vendue par Guingamp-Paimpol Agglomération.

Si l’entreprise norvégienne de pisciculture souhaite s’implanter ici, c’est qu’elle possède déjà une antenne à La Roche-Jaudy (Côtes d’Armor). Sur ce nouveau site, Smart Salmon espère produire jusqu’à 10.000 tonnes de saumons par an, de l’œuf jusqu’à la transformation. Un doublement de la production est même envisagé. Ce projet inquiète au plus haut point les associations environnementales, notamment concernant la ressource en eau. « C’est de l’élevage hors-sol et ça soulève beaucoup d’interrogations », confiait à 20 Minutes Dominique Le Goux, membre de l’association Eau et rivières de Bretagne. « Dans l’imaginaire, le saumon a peut-être une image plus propre que l’élevage de porcs ou de volailles. Mais ça reste un élevage géant qui sera complètement déconnecté du milieu. »

Un collectif baptisé Dourioù Gwez (qui veut dire eaux propres en breton) s’est monté pour organiser la contestation. Contactée, la société Smart Salmon s’était montrée rassurante quant à la préservation de l’environnement. « Nous ne laisserons sortir aucune eau polluée. Les boues seront réutilisées pour produire du biogaz que nous utiliserons pour alimenter un potager géant sur les toits », expliquait Petter Bakke, l’un des dirigeants. Une idée balayée par l’association Eau et Rivières qui évoque « les rejets organiques et médicamenteux produits qui devront bien être traités quelque part ».

D’après la Confédération Paysanne, l’usine tournant à plein régime représenterait « l’équivalent de la production de 6.000 truies, soit 150.000 porcs par an », selon Kristen Bodros.