ÉLECTRICITÉÀ Marseille, des éoliennes flottantes à l'horizon

Marseille : Des projets de fermes éoliennes en Méditerranée présentés au public

ÉLECTRICITÉDeux de ces fermes peuvent produire l'équivalent d'une centrale nucléaire
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • Les projets de fermes éoliennes flottantes en Méditerranée sont actuellement présentés au public.
  • Deux d'entres elles devraient voir le jour entre 2024 et 2027, possiblement au large de Fos et dans le golfe du Lion.
  • Deux de ces fermes peuvent produire l'équivalent d'une centrale nucléaire.

«Il faut baisser de 35 % les émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2030 », a déclaré ce mardi Emmanuel Macron lors de l’annonce de son plan d’investissements pour l’industrie. Parmi les solutions déjà à l’étude, les projets de fermes éoliennes en pleine mer, amarrées par des ancres, parcourent actuellement sur plan les rives de la Méditerranée pour être présentés au public et faisaient escale ce mardi à Marseille.

L’équivalent d’une centrale nucléaire

« À terme, entre 2024 et 2027, deux parcs de 750 mégawatts, d’une surface de 150 km² par ferme compteront un total une centaine d’éoliennes flottantes installée à une vingtaine de kilomètres des côtes. C’est l’équivalent de la production d’une centrale nucléaire ou de 400 éoliennes terrestres », explique Yannick Bocquenet, responsable en projet de concertation pour RTE (réseau de transport électrique, la branche infrastructure d’EDF).

« Les modèles maritimes sont plus puissants, ont un meilleur rendement et sont bien plus grands – jusqu’à 260 mètres en bout de pales, contre 60 mètres pour les modèles terrestres », détaille-t-il. Reste, visiblement, à définir les sites et expliquer le programme au public, d’où sa présence ce mardi sur le Vieux-Port.

Quatre emplacements ont été présélectionnés, dont le golfe de Fos, au large de Marseille, et le golfe du Lion. Coût du projet : entre 1,5 et 2,2 milliards d’euros les deux sites. Somme à laquelle il faut ajouter entre 500 et 800 millions d’euros pour les infrastructures de raccordement au réseau électrique. Un projet qui semble séduire Serge, qui s’est arrêté, intrigué, en sortant du métro. « Je n’étais pas du tout au courant mais je me demandais justement pourquoi cela n’avait pas encore été fait ».

Le projet pilote retoqué au tribunal administratif

Pour autant, certains soulèvent des réserves, souvent pour des considérations écologiques ou patrimoniales. « Les questions sur l’impact visuel, la faune marine, le tourisme, la pêche ou les oiseaux reviennent régulièrement », renseigne François, qui travaille pour le ministère de la Transition écologique. Les oiseaux, voilà ce qui a déjà retardé la réalisation d’une ferme pilote de trois éoliennes au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône. L’association de défense de l’environnement camarguais Naccica a fait annuler en octobre dernier au tribunal administratif l’autorisation préfectorale de son implantation. La cour a estimé qu’il subsistait « un doute raisonnable (…) sur la bonne conservation des populations de trois espèces d’oiseaux protégées ».

Des préoccupations qui inquiètent aussi Katell, une Bretonne d’origine de passage à Marseille. « J’y suis favorable, à condition de bien mesurer l’impact sur l’environnement. Mais si cela permet de démanteler des centrales vétustes et de réduire les émissions de CO2, cela va dans le bon sens », estime-t-elle.

Au niveau du calendrier, les rapports de ces concertations de terrains arriveront sur le bureau de Barbara Pompili, à la fin de l’année. La ministre de la Transition écologique aura ensuite jusqu’au mois de mars pour arrêter les sites retenus et lancer les appels d’offres. Un début d’exploitation, dans un premier temps sous une forme réduite de 20 éoliennes, n’est pas prévu avant 2024.