TRANSITION ECOLOGIQUELa métropole de Nice compte transformer son littoral écologiquement

Nice : Création d’une aire marine protégée, éradication du plastique jetable, piétonnisation d’un quai, comment la métropole veut transformer son littoral écologiquement ?

TRANSITION ECOLOGIQUEElle a pour ambition de faire du port de Nice « le pionnier dans la lutte de la pollution atmosphérique »
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • La métropole Nice Côte d’Azur a exposé vendredi en conférence de presse son « plan d’action pour protéger sa façade maritime naturelle ».
  • La série de mesures sera effective au plus tard d’ici 2024, avec notamment, la requalification du port et la piétonnisation du quai des Deux Emmanuels mais aussi une taxe carbone pour les véhicules des ferries ou encore, l’éradication du plastique jetable.
  • Christian Estrosi, président de la métropole et maire de Nice, présentera « autour du 20 septembre un second volet de mesures, sur la partie urbaine de la Métropole. »

L’enseignante-chercheuse Paola Furla l’affirmait à 20 Minutes jeudi, « les villes côtières ont un rôle à jouer » dans la préservation de la biodiversité et ainsi éviter des conséquences dramatiques pour le littoral. Dans la continuité de son plan « climat air énergie », la métropole Nice Côte d’Azur compte effectivement prendre en main son avenir écologique. « Face aux urgences environnementales et climatiques, il est temps de franchir une nouvelle étape », s’est exclamé le président de la métropole, Christian Estrosi en présentant un plan d’action pour les prochaines années, avant d’accueillir les assises de l’économie de la mer, mardi et mercredi prochain. On fait le point.

Une aire marine protégée, de l’aéroport au Cap de Nice

Dans une volonté de « protéger la façade naturelle du littoral » et ainsi le sanctuaire de Pelagos, un espace maritime de 87.500 km² faisant l’objet d’un accord entre l’Italie, Monaco et la France pour la protection des dauphins et des baleines, la métropole va créer une aire maritime protégée, de l’aéroport jusqu’au Cap de Nice.

« A l’intérieur de cette aire, on va intégrer une zone d’adhésion avec une réglementation plus souple pour revaloriser la pêche artisanale et durable et faire des pêcheurs, des acteurs de la gestion efficiente de ce périmètre protégé », a précisé Christian Estrosi. En plus, une « véritable » prud’homie sera créée sur le port de Nice, ainsi qu’une criée « typique des ports méditerranéens ». Les récoltes de pêche seront intégrées au sein des circuits courts du plan alimentaire territorial de la métropole pour « manger local et mieux, pour notre santé et celle des océans ».

Eradication totale du plastique jetable d’ici 2024

« En janvier 2024, j’interdirai la distribution de plastique jetable à toutes les activités commerciales sur le territoire de la métropole », a affirmé le maire de Nice. Cette étape sera la dernière du programme « d’éradication du plastique jetable ». La première phase débutera dès janvier 2022 à Nice avec une interdiction totale du plastique à usage unique « dans les bâtiments administratifs, dans les marchés publics et les conventions d’occupation du domaine public, c’est déjà le cas dans les cantines », a détaillé Christian Estrosi. En 2023, cette mesure sera élargie dans les commerces et la grande distribution.

« Nous ne signerons plus la moindre autorisation d’occupation du domaine public sans la garantie que les sacs, gobelets, couverts, pailles en plastique ne sont plus distribués », a averti le président de la métropole. En parallèle, une campagne de labellisation et d’accompagnement des commerçants niçois « zéro plastique » sera lancée d’ici janvier 2022 pour promouvoir ceux qui s’engagent.

La requalification du port de Nice

Selon le maire de Nice, « une place trop large est donnée aux véhicules » dans la zone du port, entre la circulation et le stationnement. Plus largement, la métropole veut « agir sur les principales sources de pollution » de cet endroit.

Pour ce faire, la totalité des escales de ferries se feront sur le quai du commerce à l’est, le boulevard Stalingrad passera en double sens afin d’éliminer la circulation sur le quai des Deux Emmanuels, qui deviendra quant à lui, piéton définitivement. Christian Estrosi souhaite également « dissuader les usagers de ferries d’y transporter leur véhicule personnel » et veut mettre en place « une taxe carbone de 60 euros par escale et par véhicule pour ceux qui embarquent et débarquent » sur le principe du pollueur-payeur. D’après les données citées, une tonne de CO2 est émise par le ferry à ce moment-là, « c’est l’équivalent d’un aller-retour Bruxelles jusqu’à New York ». Il a assuré « réinvestir cette taxe directement dans la transition écologique et la requalification du port ».

La métropole veut aller plus loin dans son élimination des émissions de CO2. D’ici trois ans, elle veut passer de sa norme déjà mise en place de 0,1 % de soufre pour les navires à zéro émission, du littoral jusqu’à 3.000 mètres au large. Le port sera restructuré, avec notamment le réaménagement du parking du Phare par une surface végétalisée. Le président de la métropole a également annoncé la relance du projet des navettes maritimes entre Nice et Monaco mais aussi la création d’une base nautique « d’excellence » avec entre autres, un véritable Yacht-club et une piscine de 50 mètres.