Bretagne : « Je voulais que ça mousse »… Gros succès pour un shampoing en poudre plus écologique
INNOVATION•La composition à diluer est quasiment zéro déchet grâce à une bouteille en verre réutilisableCamille Allain
L'essentiel
- A Vannes, l’entrepreneuse Julia du Sartel a mis au point un shampoing en poudre qu’il faut diluer.
- Vendu avec une bouteille en verre, le produit a pour objectif de réduire les emballages de plastique qui polluent la planète.
- La campagne de financement participatif et les précommandes connaissent un joli succès.
Elle n’est pas la première à avoir commencé comme ça. Quand elle est devenue maman, Julia du Sartel s’est penchée sur la composition des produits cosmétiques qu’elle utilisait pour son jeune enfant. Ce qu’elle a découvert ne l’a pas toujours rassurée, tant dans la composition que dans la quantité de plastique utilisée pour l’emballage. « Les bouteilles de shampoing que l’on nous vend sont composées à 80 voire 90 % d’eau. On vend de l’eau en bouteille et tout l’emballage finit à la poubelle », explique Julia du Sartel.
L’impact du produit donne le vertige. Chaque année, 147 millions de bouteilles de shampoing seraient jetées rien qu’en France. La jeune femme s’est donc lancée dans la conception d’un produit à la fois naturel et écologique pour soigner les cheveux. « J’ai d’abord pensé à un shampoing solide mais il en existait déjà. Et puis ça ne convient pas à tout le monde. Je voulais rendre le produit plus démocratique, garder le confort du liquide. Je voulais que ça mousse, que ça se rince bien », explique Julia du Sartel.
Des algues rouges, du chanvre, du sarrasin…
Originaire de la région parisienne, la jeune femme a opéré un vaste changement de vie qui l’a emmenée à Nantes puis rapidement à Vannes où elle est établie aujourd’hui. C’est dans le Morbihan qu’elle a lancé son idée de shampoing en poudre, en partenariat avec un laboratoire. « Ça paraît simple comme ça mais c’était un vrai challenge technique ». Composée d’algues rouges, de chanvre et de sarrasin, la formule est bio, naturelle et prend soin des cheveux. Pour valider son idée, cette ancienne salariée de la finance qui a travaillé chez LVMH ou KPMG s’est appuyée sur un comité de testeuses qui ont validé le concept. « J’avais envie qu’elles me décrivent le shampoing de leurs rêves ».
Baptisée Maison Hädenn (graine en breton), sa petite entreprise a pu compter sur le soutien de nombreuses femmes (et quelques hommes) séduites par le concept qui ont participé massivement à la campagne de financement participatif (toujours ouverte ici) essentielle au lancement.
Disponible en précommande depuis quelques jours, le joli coffret devrait être disponible à l’automne. Proposé à 25 euros, il comprend une recharge de poudre et une bouteille en verre réutilisable à l’infini. Un tarif un peu élevé que Julia du Sartel espère faire baisser au fil des commandes. Notamment en proposant un système d’abonnement pour les recharges. Son idée première : diminuer la quantité de plastique jetée chaque année. « Si jamais tout le monde s’y met, l’impact sera énorme ».