EDUCATIONA Nice, les enfants d’un quartier sensible à l’heure de l’écologie

Nice : Ruches, jardins pédagogiques… dans le quartier sensible de l’ariane, les enfants à l’heure de l’écologie

EDUCATIONQuatre ruches viennent d'être installées dans un parc, en plus d'un jardin partagé et de toute une logistique d'agriculture urbaine au sein du quartier
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • Les enfants du quartier de l’Ariane participent à des projets liés à l’écologie comme des initiations au tri des déchets, à l’alimentation à travers un potager et maintenant, aux abeilles et à leur rôle dans la biodiversité.
  • Ces ateliers sont faits en collaboration avec l’association Appese (Association pour la promotion de la prévention et de l’économie sociale en Europe).
  • Ces actions permettent à l’Ariane de « redorer son image à travers l’écologie » mais aussi de « redorer l’image de l’écologie par rapport aux habitants du quartier », pour Fatima Khaldi-Bououghroum, adjointe de territoire.

Au cœur du quartier populaire de l’Ariane, à l’Est de Nice, le parc Christian-Lescos (ex-Tripodes) joue le rôle de « poumon vert ». Un rucher pédagogique vient même d’y être inauguré. « C’est un outil formidable de sensibilisation pour montrer l’importance des abeilles dans la biodiversité », s’exclamait ce jeudi sur place l’apiculteur Lionel Verola.

A travers ce projet lauréat des Trophées de l’environnement mis en place par la ville, les élèves de l’école Marcel Pagnol pourront « découvrir comment les ruches fonctionnent et s’initier un peu plus à la protection de leur planète », indique René Fiaschi, président de l’association Appese (Association pour la promotion de la prévention et de l’économie sociale en Europe). Cet organisme partenaire de l’installation des ruches est aussi à l’origine de plusieurs projets dans le quartier.

« Tous les mardis, les enfants se rendent au jardin partagé où ils ont des ateliers avec Gérard, le jardinier, qui leur expliquent comment poussent les fruits et légumes, indique Sylvie, enseignante de CP/CE1. C’est magique parce qu’au départ, ils ne connaissaient absolument pas l’origine de ce qu’ils mangeaient. Grâce à cette initiative, ils construisent leur monde autrement, ils découvrent et développent un point de conscience important avec l’environnement ».

Les enfants apprennent aux parents

De leur côté, les élèves sont ravis. Zahra, Djouwayiya, Idris, Chadine et Lina ont entre 7 et 8 ans et sont déjà convaincus que, « quand ils seront grands », ils auront eux aussi leur potager. « J’aime bien être dans le jardin, c’est calme, on apprend des choses et on les partage ensuite avec nos parents quand on rentre », précise l’une d’entre eux.

L’institutrice ajoute : « C’est d’autant plus essentiel ici parce que ce sont des enfants qui n’ont pas forcément de contact avec la nature. Ils vont au supermarché et rentrent chez eux, dans un appartement. Nos petites actions les sortent de leur quotidien et les décrochent de la tablette. En tant qu’enseignant, on est fier de pouvoir former ces citoyens de demain. ». La sensibilisation passe par l’alimentation mais aussi avec le tri des déchets. « Ils deviennent des prescripteurs par rapport à leur parent. L’éducation se fait aussi par le bas », souligne Sylvie. Le président d’Appese partage cette idée. « On transmet nos savoirs mais les jeunes évoluent tellement vite, qu’on n’aura bientôt plus rien à leur apprendre et ce seront eux qui nous diront comment faire ».

Ainsi, ces initiatives sont une façon de « redorer à la fois l’image du quartier et celle de l’écologie pour les habitants de l’Ariane », conclut Fatima Khaldi-Bououghroum, adjointe de territoire.