Rennes : La Vilaine est déjà verte… Appel à la prudence avec l’arrivée des cyanobactéries
BEURK•Les associations sportives ont été alertées par la mairie de Cesson-Sévigné des risquesCamille Allain
L'essentiel
- A Rennes et dans les communes aux alentours, la Vilaine affiche une couleur verte.
- Cette teinte est le révélateur de la concentration en cyanobactéries, aussi appelées algues bleues.
- A Cesson-Sévigné, la commune a invité les associations naviguant sur le cours d’eau à limiter les contacts avec l’eau.
Elle affiche une couleur verte guère engageante. Plutôt habituée au marron, la Vilaine présente depuis quelques jours des tons verdoyants qui ne laissent rien présager de bon. Avec l’arrivée des premières chaleurs, l’origine de cette couleur ne fait aucun doute. Les cyanobactéries sont de retour. Ces microalgues viennent régulièrement polluer les eaux de surface de Rennes et des alentours, obligeant les municipalités à interdire la baignade. Aux étangs d’Apigné, à Vern-sur-Seiche ou encore à Guerlédan, on est habitués à voir ces petites algues bleues teinter la surface.
Cette semaine, c’est la Vilaine qui a vu sa couleur changer. L’alerte a été donnée dimanche à Acigné. Deux jours plus tard, la commune de Cesson-Sévigné voyait le cours d’eau afficher une teinte verte. « On l’a remarqué visuellement mardi, c’était tout vert », explique Ronan Le Breton, responsable du service des sports de la commune située à l’est de Rennes. La consigne a alors été donnée aux associations naviguant sur la Vilaine de « limiter le contact » avec l’eau. « On adapte les séances de canoë et kayak. On évite d’aller dans la rivière sportive et on reste dans les eaux calmes afin de limiter le dessalage », explique-t-il. Le risque est avant tout lié à l’ingestion d’eau, qui peut donner lieu à des nausées, voire des diarrhées.
Des chiens morts après une baignade
Dès mardi, la municipalité de Cesson-Sévigné a adressé un e-mail à toutes les associations susceptibles de naviguer sur le cours d’eau. Ces recommandations n’ont pas valeur d’interdiction. Pour que la baignade soit proscrite, les municipalités doivent s’appuyer sur les relevés effectués par l’Agence régionale de santé. Les clubs de canoë et kayak y sont habitués et adaptent leurs séances. « On évite les jeux de baignade avec les enfants. On prend des précautions », explique une encadrante. Toujours embêtant pour un sport d’eau vive. Cette apparition pourrait n’être que temporaire. « A Acigné, ils n’ont déjà plus rien », assure Ronan Le Breton.
A Rennes aussi, la Vilaine est verte. « Je suis sur l’eau et je peux vous dire qu’on le voit bien. L’eau est verte et trouble », assure Fabien Aubanel, entraîneur des Régates Rennaises. Moins touché que les clubs de canoë et kayak, son association d’aviron reste cependant vigilante à « limiter le contact avec l’eau ». Avant de rassurer. « Depuis quinze ans que je suis là, je n’ai jamais eu de problème ». Ces cyanobactéries peuvent être dangereuses pour les animaux. Elles ont déjà provoqué la mort de plusieurs chiens, notamment en 2017 dans le département du Maine-et-Loire. Les animaux avaient bu ou nagé dans la Loire. Les cyanobactéries apparaissent en général lors des fortes chaleurs dans les cours d’eau affichant un faible débit sous l’effet combiné de la lumière et du phosphore.
Afin de limiter tout risque de contamination, l’ARS recommande d’éviter le contact prolongé avec l’eau ou de l’ingérer. Elle conseille de prendre une douche soignée après l’activité, surtout en cas de mise à l’eau et de porter des vêtements protégeant imperméables. Il est recommandé de consulter un médecin en cas d’effets secondaires.