Le pétrolier abandonné au large du Yémen peut exploser « à tout moment »

Le pétrolier abandonné au large du Yémen peut exploser « à tout moment », selon Greenpeace

CATASTROPHEVieux d’environ 45 ans et contenant 1,1 million de barils de brut, le FSO Safer est ancré depuis 2015 en mer Rouge, à une soixante de km des premières zones habitées du Yémen
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Greenpeace s’est alarmée jeudi du fait qu’un pétrolier abandonné depuis des années au large du Yémen en guerre pouvait exploser « à tout moment », exhortant l' ONU à agir au plus vite pour éviter une marée noire catastrophique. Cette mise en garde survient peu avant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU jeudi pour discuter de cette question.

La réunion a été organisée alors que les négociations entre les rebelles Houthis, qui contrôlent le port d’Hodeida au large duquel se trouve le navire, et l’ONU, qui souhaite inspecter le navire, « sont dans l’impasse », selon les insurgés. Vieux d’environ 45 ans et contenant 1,1 million de barils de brut, le FSO Safer est ancré depuis 2015 en mer Rouge, à une soixante de kilomètres des premières zones habitées du Yémen, pays en guerre depuis 2014.

« Se briser ou exploser à tout moment »

« Le FSO Safer est en train de rouiller et pourrait se briser ou exploser à tout moment », a déclaré dans un communiqué Ahmed el-Droubi, un des responsables de Greenpeace pour la région Maghreb/Moyen-Orient. L’inspection du navire, dont l’état se détériore, traîne depuis des années entre demandes d’accès de l’ONU et refus des Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et une grande partie du nord du pays.

« L’ONU doit agir maintenant pour éviter ce qui pourrait être le plus grand désastre pétrolier dans la région » depuis des dizaines d’années, a indiqué Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International. Une fuite pourrait affecter des pays riverains, notamment Djibouti, l’Erythrée et l’Arabie saoudite, ainsi que le trafic maritime commercial en mer Rouge.

La pire crise humanitaire au monde

Une marée noire pourrait aussi détruire les écosystèmes de cette mer, faire fermer le port vital de Hodeida pendant six mois et exposer plus de 8,4 millions de personnes à des niveaux élevés de polluants, selon des études indépendantes. L’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a effectué ces dernières semaines des navettes diplomatiques dans le Golfe pour relancer les discussions en vue d’un cessez-le-feu entre les rebelles, appuyés par l’Iran, et les forces gouvernementales, soutenues par une coalition dirigée par Ryad.

Selon les Nations unies, le Yémen fait face à la pire crise humanitaire au monde, avec plus de quatre millions de déplacés et deux tiers des 30 millions d’habitants qui dépendent de l’aide.