Un couple de Bretons lance une crème solaire respectueuse des océans

Un couple de Bretons lance une crème solaire respectueuse des océans et de la peau

INNOVATIONIls l’ont baptisée « Kerbi » du nom de la plage du Morbihan qu’ils affectionnent tant
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Lucille Ealet et son compagnon Allan Le Bronnec ont imaginé la marque Kerbi et proposent une crème solaire minérale respectueuse de la peau et des mers.
  • Imaginé en partenariat avec un laboratoire parisien, le produit est proposé dans les pharmacies de l’Ouest.
  • Un vrai symbole en Bretagne, région française la plus touchée par le mélanome.

Ils sont Bretons et ils ont lancé leur marque de crème solaire. Passée la petite blague sur la météo locale, l’histoire prend tout son sens lorsque l’on sait que la région est de loin la plus touchée en France par le mélanome, autrement appelé cancer de la peau. Ajoutez-y des récentes études confirmant la présence de perturbateurs endocriniens menaçant aussi bien la santé des humains que celle des coraux, et vous comprendrez que la composition de cette crème solaire n’a rien d’une blague. En optant pour un produit naturel, minéral et sans nanoparticule, Lucille Ealet et son compagnon Allan Le Bronnec ont fait le choix de protéger les peaux et les fonds sous-marins.

Il y a quelques années, ils n’auraient pas imaginé se lancer dans le secteur si surveillé des protections solaires. En couple depuis leur rencontre sur les bancs de l’école de commerce et de management Mbway de Nantes, Lucille et Allan ont travaillé pendant près de deux ans sur leur crème solaire. Lui, le passionné de nautisme a déjà traversé plusieurs fois l’Atlantique à la voile. Elle a vu les ravages de l’homme sur la grande barrière de corail lors d’un séjour en Australie. « Allan a lancé cette idée dans le cadre de ses études. Et on a vu que peu de gens avaient conscience de l’impact des protections solaires sur la mer », explique Lucille Ealet. Chaque année, 25.000 tonnes de ces produits finissent dans nos océans, polluant la faune et la flore sans que nous y prêtions attention. Certains territoires comme Hawaii ont même banni certains composants pour protéger leur biodiversité.

De l’aloe vera pour éviter le voile blanc

Après un long travail mené avec un laboratoire pharmaceutique de la région parisienne, le couple de 24 ans vient de mettre en vente ses premiers flacons de la marque Kerbi. Un clin d’œil à la plage de Kerbilouët, à Arradon, où le couple se rend régulièrement. Installés à Baden, tout près de Vannes, les deux entrepreneurs ont fait fabriquer 10.000 unités sous forme de stick ou de crème. La composition à base d’un filtre minéral vient protéger la peau, sans la pénétrer. « Plusieurs études ont montré que certains composants pouvaient stagner dans le corps, sans qu’on ne connaisse encore leur impact. La nôtre ne pénètre pas », rappelle la cofondatrice de Kerbi. Pour limiter les traces blanches, parfois constatées avec les filtres minéraux, les deux Bretons ont ajouté de l’aloe vera. « Sur les peaux claires, on ne la voit pas », assure Lucille Ealet. Sur les peaux plus mates, il faudra davantage prêter attention à l’application de la crème, afin d’éviter le désagrément esthétique du « voile blanc ».

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En l’absence de nanoparticule et avec sa composition naturelle, la crème respecte les fonds marins. Un argument qui a visiblement séduit bon nombre de curieux. Proposée en pharmacie (17 euros le stick et 20 euros la crème), la marque Kerbi a déjà fait l’objet de plusieurs demandes de réassorts en Bretagne. Dans la région, on recense chaque année 1.300 nouveaux cas et plus de soixante décès causés par le mélanome. Dans une région où les peaux sont généralement assez claires, on oublie trop souvent de se protéger. La raison ? Le ciel parfois nuageux ou le petit vent marin ont souvent tendance à faire oublier la chaleur et le danger des rayons UV. Qui sont aussi puissants et dangereux à Brest qu’à Nice.