La pollution liée aux jets privés a explosé en Europe en quinze ans
ENVIRONNEMENT•Un vol sur dix qui décolle de France est effectué en jet privé, et la moitié de ces liaisons couvrent des distances inférieures à 500 kilomètres20 Minutes avec agence
Les jets privés génèrent de 5 à 14 fois plus de pollution par passager embarqué que les avions de ligne, et 50 fois plus qu’un train, estime Transport & Environment. Dans un rapport rendu public jeudi et relayé par Franceinfo, l’ ONG a expliqué craindre une aggravation du phénomène dans le futur, puisque les propriétaires de jets optent pour des avions de plus en plus gros.
Entre 2005 et 2019, la pollution due à ces appareils a augmenté de 31 % en Europe. Cette hausse est plus importante que celle constatée dans l’ aviation commerciale. Les professionnels du transport aérien privé se sont également remis plus vite que les grandes compagnies aériennes commerciales de la crise sanitaire liée au coronavirus.
La France fortement concernée
A eux seuls, la France et le Royaume-Uni concentrent 40 % des émissions polluantes des jets privés en Europe. La liaison entre Londres et Nice, à l’aller et au retour, est d'ailleurs en tête du Top 10 des trajets européens en avion personnel les plus nocifs pour l’environnement.
Un vol sur dix décollant de France est effectué en jet privé. Les auteurs ont aussi calculé que la moitié de ces voyages s’effectuaient sur des distances inférieures à 500 kilomètres. Il s’agit donc de « trajets courts qui peuvent la plupart du temps être remplacés par d’autres modes de transports », a expliqué à Franceinfo Jo Dardenne, porte-parole de Transport & Environment.
Limiter le recours aux jets privés
Une heure de vol privé peut relâcher dans l’atmosphère deux tonnes de dioxyde de carbone, soit presque un quart de ce qu’émet en moyenne un citoyen européen en une année entière.
Pour compenser le poids disproportionné de l’aviation privée dans la pollution, l’ONG a préconisé trois mesures : la limitation du recours aux jets privés, la transition vers des avions électriques ou à hydrogène pour certaines liaisons, et une hausse des taxes. Les centaines de milliers d’euros récoltés financeraient les recherches sur des technologies plus écologiques.