Hérault : Pourquoi le Pavillon bleu est « très important » pour les communes du littoral
LITTORAL•Ce label est à la fois accélérateur de tourisme et d'actions pour l'environnementNicolas Bonzom
L'essentiel
- C’est dans l’Hérault que le nombre de plages labellisées Pavillon bleu est le plus important : 44, sur 14 communes, ont décroché cette année cette précieuse distinction.
- Pour l’avoir, la qualité de l’eau doit être excellente, mais la commune doit également faire de gros efforts en matière d’équipements et de préservation de l’environnement.
- C’est, pour les villes du littoral, un véritable accélérateur pour le tourisme.
Le Pavillon bleu flotte, chaque été, au-dessus des plus beaux coins de baignade. En France, c’est dans l'Hérault que le nombre de plages labellisées est le plus important : 44, réparties sur 14 villes, ont décroché en 2021 cette précieuse distinction.
Les critères pour avoir le droit de hisser le drapeau bleu, créé en 1985, sont stricts : non seulement la qualité de l’eau de baignade doit être classée comme « excellente » par l’Agence régionale de santé, mais la commune doit aussi montrer qu’elle prête une attention toute particulière à la propreté de la plage, que la station d’épuration du coin est aux normes, que la collecte et le recyclage des déchets sont vertueux ou encore qu’elle propose des aménagements pour les personnes à mobilité réduite.
« L’enjeu, c’est de gérer l’impact du tourisme »
« Le Pavillon bleu garantit une qualité d’eau de baignade excellente, c’est le point de départ, et c’est ce que beaucoup de monde recherche, confie Thierry Lerévérend, le directeur général de Teragir, l’association qui porte le label Pavillon bleu. Mais pour éviter que l’attractivité ne se retourne contre elle, et ne dégrade l’espace naturel, il faut aussi que la plage soit remarquable, en matière de sécurité ou d’équipements. »
Pour les communes, depuis 36 ans, le label est un véritable accélérateur pour le tourisme. Selon un sondage BVA, paru en 2016, 67 % des Français interrogés connaissent le Pavillon bleu et, parmi eux, 81 % affirment qu’il joue un rôle dans le choix de leur destination pour les vacances. Il n’y a pas « des ruées automatiques de réservations ou d’annulations, relativise Thierry Lerévérend. Mais c’est quelque chose qui compte ». L’intérêt du label, poursuit le directeur général, est de « changer la donne » en matière de préservation de l’environnement, et, « s’il y a des touristes en plus, c’est un plus, tant mieux. Mais nous sommes sur des destinations qui sont souvent très touristiques. L’enjeu, c’est plutôt, pour nous, de gérer l’impact du tourisme. »
« Quelque chose de très important »
« Cela fait plus de trente ans que nous avons le Pavillon bleu, et c’est pour la commune quelque chose de très important, confie Gwendoline Chaudoir, la maire (Agir) de Portiragnes, dont les plages, la Redoute et le Bosquet, sont labellisées Pavillon bleu. Cela nous amène, chaque année, à nous renouveler en termes de préservation de notre littoral ou en termes d’actions pédagogiques. C’est une démarche véritablement stimulante. Je pense que si, une année, nous n’avions pas le Pavillon bleu, notre image serait dégradée. C’est que nous aurions loupé quelque chose. »
Et quand les villes ratent le coche, elles mettent souvent, tout de suite, la main au portefeuille pour espérer à nouveau hisser le pavillon le plus vite possible. « Les communes, souvent, font des efforts vraiment importants, parfois coûteux », reprend Thierry Lerévérend. C’est le cas à Marseillan. La prestigieuse station balnéaire a perdu le label, en 2020. Occupée à gérer la crise sanitaire, la commune s’est quelque peu loupée sur les panneaux de sensibilisation, indiquent les services de la ville à 20 Minutes. Depuis, elle « a mis le paquet », et a même mis en place d’autres actions, comme une Journée de la biodiversité. Et elle a pu récupérer le si prisé Pavillon bleu, cette année.
A Teragir, on accompagne d’ailleurs les communes pour progresser, afin de décrocher le fameux drapeau. Un outil en ligne permet de vérifier, pas à pas, leur adéquation avec le label. Ce qui évite à celles qui ont peu de chance d’être labellisées de monter un dossier en vain. « Nous essayons de prévenir au maximum l’échec », note Thierry Lerévérend.