Lyon : Une nouvelle marche pour dénoncer le « simulacre » de la loi Climat
MOBILISATION•Une vingtaine d’associations et d’organisations appelle à une nouvelle marche pour le climat dimanche à Lyon après l’adoption, en première lecture à l’Assemblée nationale, du projet de loi jugé comme un « échec »
Elisa Frisullo
Le 28 mars dernier, alors que la France s’apprêtait à entrer dans son troisième confinement, près de 10.000 personnes avaient défilé à Lyon sous un soleil de plomb pour « une vraie loi climat ». Depuis, ce texte a été adopté mardi en première lecture à l’Assemblée nationale et doit être soumis en juin au Sénat. Mais il est toujours largement décrié, dans le rang des écologistes notamment, et doit donner lieu dimanche à de nouvelles mobilisations. A Lyon, une vingtaine d’organisations et ONG ont donné rendez-vous à la population à 14 heures place Bellecour pour dénoncer « le manque d’ambition » du gouvernement face à l’urgence écologique.
« Une politique en totale contradiction avec les enjeux climatiques »
« Cette loi aurait pu être le point de départ d’une réorganisation collective, vers une société juste et durable, une société qui permet à tous les citoyens et citoyennes de vivre dignement, et sans hypothéquer l’avenir », soulignent les associations, parmi lesquelles Greenpeace Lyon, Alternatiba ANV Rhône ou encore Youth for climate Lyon.
« En l’état actuel, la loi Climat et Résilience ne permet pas de nous diriger collectivement vers une société juste et durable, en faisant face à l’urgence climatique. Le gouvernement d’Emmanuel Macron continue de mener une politique en totale contradiction avec les enjeux climatiques », ajoutent les organisations lyonnaises qui appellent la population à se mobiliser « contre ce simulacre de projet de loi ». « Un échec climatique et social », selon eux, ignorant les alertes des scientifiques et les propositions de la Convention Citoyenne pour la Climat.
Ce projet gouvernemental comprend de multiples mesures, comme la suppression de certaines lignes aériennes intérieures en cas d’alternatives de moins de 2h30 en train, la création d’un délit d’écocide ou encore l’interdiction de la mise en location des logements passoires thermiques en 2028. Des avancées jugées insuffisantes pour les protestataires, qui rappellent que sur les 149 propositions faites par la convention citoyenne, 13 seulement ont été reprises dans le texte de loi.
« Nous exigeons dès maintenant la reconversion des emplois dans tous les secteurs polluants, l’accès aux soins, à un logement décent, à de la nourriture saine, de l’eau potable et de l’air pur pour toutes et tous. Et la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles », rappellent les organisations qui espèrent une nouvelle fois voir des milliers de personnes défiler dans les rues, dimanche, pour une société « juste et durable ».