Pyrénées : Après trois attaques, un « ours à problème » va avoir chaud aux fesses
RETORSIONS•Après trois prédations dans la vallée du Louron, le préfet des Hautes-Pyrénées a autorisé, dès ce mercredi soir, à tirer des balles en plastique dans l’arrière-train de l’ours impliquéHélène Ménal
Le plantigrade qui rôde et se pourlèche les babines dans la vallée du Louron, dans les Hautes-Pyrénées, a déjà un casier trop long. La préfecture confirme ce mercredi que l'attaque d'une bergerie vendredi dernier dans le village de Lançon, mais aussi deux autres « prédations » constatées depuis le 19 avril, sont bien le fait d’un ours. Du même animal de surcroît, qui vient donc de décrocher l’étiquette « d’ours à problème » et va avoir droit, dès cette nuit, au protocole qui va avec.
Pour remédier à un comportement jugé « anormal », le préfet, Rodrigue Furcy, vient en effet d’autoriser « des mesures de conditionnement aversif par des agents de l’Office français de la Biodiversité ». « Il consiste à tirer des balles en plastique à courte distance pour toucher l’arrière-train de l’animal et à faire éclater des cartouches à double détonation à proximité de l’animal, lors de sa fuite », précise la préfecture dans un communiqué.
Une mesure qui fait polémique
Cette mesure d’effarouchement renforcé était demandée par les éleveurs du massif. Mais elle ne va manquer de hérisser le poil des associations pro-ours. Elles avaient déjà saisi la justice administrative sur cette pratique expérimentale, surtout utilisée en Ariège. Et, le 4 avril, le Conseil d’Etat avait jugé illégaux les effarouchements renforcés déjà mis en œuvre. D’où probablement cette nouvelle terminologie de « conditionnement aversif ».
Des bergers de la vallée du Louron pensent que l’ours qui va avoir chaud aux fesses est le turbulent Goiat, déjà détenteur d’un beau tableau de chasse sur les deux versants des Pyrénées. Mais la préfecture ne dévoile si c’est bien lui qui refait des siennes.