Pyrénées : Un ours se serait attaqué à une bergerie
ANIMAUX•Un jeune bélier et une brebis sont morts après l’intrusion probable d’un ours dans une bergerie des Hautes-Pyrénées. Les éleveurs soupçonnent le turbulent Goiat
Hélène Ménal
L'essentiel
- Au matin du 23 avril, une bergère de Lançon a retrouvé la porte de sa bergerie forcée et un jeune bélier dévoré.
- Une enquête des agents spécialisés du Réseau Ours et en cours.
- Pour les éleveurs, l'attaque d'ours ne fait pas de doute. Certains pensent même que l'intenable Goiat, connu pour ses razzias sur les troupeaux, a encore frappé.
Entre les signes de baignade dans un lac, les traces et les crottes par-ci par-là, les témoignages se multiplient pour attester que les ours des Pyrénées sont bien sortis de leur hibernation. L’un d’entre eux aurait même laissé une piste sanglante et assez inédite réveillant aussi la polémique.
Vendredi 23 avril au matin, une éleveuse de Lançon, dans les Hautes-Pyrénées, a retrouvé la porte de sa bergerie forcée et les restes d’un jeune bélier dévoré à l’extérieur du bâtiment. Une brebis blessée a aussi dû être euthanasiée.
Une enquête de l’équipe technique Ours est en cours et la préfecture n’a pas encore officialisé la prédation. Mais du côté des bergers de la Fédération nationale ovine (FNO), la certitude est ancrée. « Les traces, les poils, les empreintes et la manière dont la carcasse est dévorée ne laissent pas de doute quant à l’identité du meurtrier », indiquent-ils dans un communiqué.
Goiat a largué son collier GPS
« Cette attaque dans une bergerie, à deux pas des habitations et dans un lieu très fréquenté par les usagers de la montagne (promeneurs, randonneurs, cyclistes…) démontre le problème de sécurité publique que posent aujourd’hui les ours dans les Pyrénées », ajoute Franck Watts, responsable du dossier « Ours » au sein de la FNO. Les éleveurs profitent de ce premier incident spectaculaire pour réclamer que l’effarouchement renforcé – permettant de tirer à blanc sur les plantigrades pour les effrayer mais interdit récemment par le Conseil d’Etat – soit « généralisé à l’ensemble des zones de présence des ours » pour « leur apprendre la crainte de l’homme et de ses activités ».
Concernant la bergerie de Lançon, certains n'hésitent pas sur les réseaux sociaux à pointer du doigt l’imposant ours Goiat, qui a déjà visité les estives des Hautes-Pyrénées. Connu pour sa voracité, détesté des bergers du versant espagnol des Pyrénées qui réclament son exfiltration, Goiat s’est débarrassé de son collier GPS « d’ours à problème » qui permettait de prévenir les bergers à son approche. Il peut désormais facilement brouiller les pistes.