Botswana : La controversée saison de la chasse à l’éléphant ouvre pour l’année 2021
ANIMAUX•La saison de chasse 2020 avait dû être annulée en raison de la pandémie de coronavirus20 Minutes avec agences
La saison de la chasse à l’éléphant s’est ouverte ce mardi au Botswana. Les autorités ont délivré des permis pour tuer 287 animaux d’ici la fin de la saison fin septembre, a annoncé le directeur de l’organisme public chargé de la Faune et des Parcs nationaux.
En 2020, la pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières ont eu raison de la saison de chasse. La plupart des chasseurs viennent de pays qui étaient alors à risque, tels que le Royaume-Uni, l’Italie et les Etats-Unis.
Des revenus pour les communautés locales ?
Le Botswana abrite environ 130.000 éléphants, la plus importante population au monde. En 2019, le pays a levé l’interdiction totale de la chasse, instaurée cinq ans plus tôt pour inverser le déclin des populations d’éléphants et autres espèces. Cette levée avait suscité la colère des défenseurs de l’environnement.
L’Association des producteurs de Faune sauvage du Botswana (BWPA) a salué la reprise, assurant qu’elle allait permettre aux communautés locales de retrouver des revenus. « Depuis que nous avons ouvert ce matin, nous avons eu des clients sur le terrain, certains venant d’aussi loin que l’Amérique », a affirmé ce mardi sa porte-parole.
Des quotas de chasse incertains
Les riches chasseurs de trophée déboursent de fortes sommes pour avoir l’autorisation d’abattre un animal. Selon les partisans de la chasse, cet argent bénéficie ensuite aux communautés locales. Mais certains défenseurs de l’environnement s’interrogent sur la façon dont sont établis les quotas de chasse, et s’ils se fondent sur les preuves scientifiques concernant la population d’éléphants.
« Je comprends que la chasse puisse être utile en tant qu’outil de gestion [de la faune], indique ainsi Map Ives, mais cela devrait être fondé sur la science, or malheureusement, au Botswana, nous n’avons pas les ressources financières ou la main-d’œuvre formée pour des recherches sur la population des différentes espèces. »
Des espèces en danger d’extinction
De nombreux éléphants du Botswana traversent les frontières de la Namibie, de la Zambie et du Zimbabwe voisins. Les quatre pays appellent désormais à une levée de l’interdiction mondiale du commerce de l’ivoire, en raison de la croissance de la population d’éléphants dans certaines régions.
Des décennies de braconnage et la destruction de leur habitant ont décimé les populations d’éléphants d’Afrique, alertait pourtant en mars l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’association classe l’éléphant de savane (Loxodonta africana) « en danger » et son cousin, l’éléphant de forêt (Loxodonta cyclotis) en « danger critique d’extinction ».